"Et nous voyons des simples et des idiots qu'on a de la peine à mener
par les mots à croire les faits, être à ce point touchés par la peinture
de La Passion du Seigneur ou d'autres choses admirables, que,
comme l'attestent leurs larmes, les images extérieures s'impriment comme des lettres dans leurs cœurs."
Walafrid Strabon (808 env.-849).
Notre-Dame de Paris impressionne, émeut, fascine.
Nous admirons les jeux de couleurs d'une rosace,
le sourire immatériel d'une Vierge, les envolées aériennes des sculptures. Mais la signification
de ces merveilles nous échappe. Ce grand édifice
est pour beaucoup un chef-d'oeuvre muet.
Pour les hommes du Moyen Âge, Notre-Dame était pourtant un gigantesque livre de pierre.
De la plus discrète des verrières, percée dans les hauteurs de la grande nef, au plus difforme des personnages, sculpté au détour d'une colonne, chaque figure, chaque motif a un sens.
Cet ouvrage donne les clefs pour comprendre, pour joindre le savoir à l'enchantement. Le photographe, André Arnold-Peltier, spécialiste de la conservation des monuments, a arpenté la cathédrale ces quatre dernières années. Ce livre, à travers une sélection de ses plus belles photos inédites, nous invite à une visite de la cathédrale et de ses entours dans toute leur diversité esthétique. Une approche lumineuse, empreinte de spiritualité, de l'architecture et de ses légendes bibliques dans ce lieu de pélerinage et de recueillement.
En complèment de son livre, André Arnold-Peltier offre gracieusement au public la possibilité de découvrir la cathédrale avec une série de photographies permettant d'observer le moindre détail de l'édifice.
En voici quelques exemples :
La façade occidentale, dominée par deux tours quadrangulaires, s'élève majestueusement sur trois étages. Les lignes verticales et horizontales équilibrées lui donnent une silhouette harmonieuse. Le rez-de-chaussée est rythmé par trois portails. Sur les quatre contreforts qui encadrent les portes sont adossées les statues de Saint Etienne, de l'Eglise, de la Synagogue et de Saint Denys.
Le portail du Jugement Dernier vous permet d'observer le Christ en Majesté, les mains levées portant les stigmates de la Passion, prononce le Jugement.
La Pesée des âmes par l'archange Saint Michel. A gauche de Saint, des élus s'avançant vers le Christ sont conduits au Paradis. A sa droite, un diable refoule les damnés, encordés les uns aux autres, vers l'enfer. La Résurrection des morts est figurée par deux anges sonnant de la trompette en réveillant les morts (rois, soldats et représentants de la société de l'époque), qui quittent leur tombeau.
Le portail de la Vierge est tout entier consacrée à la gloire de Marie.
Le tympan est divisé en trois registres :
- au registre supérieur, Le Couronnement de la Vierge par un ange ; son Fils la bénit.
- au linteau supérieur, La Dormition de la Vierge. Deux anges soulèvent le linceul pour l'emporter au Paradis. Les Apôtres assistent sereins, à son ensevelissement et à sa Résurrection.
- au linteau inférieur, une représentation de l'Arche d'Alliance entourée de trois prophètes et de trois rois, ancêtres de la Vierge.
Le portail de Sainte-Anne, mère de la Sainte Vierge, fut installé à l'origine vers 1200.
Le tympan représente :
- au registre supérieur : La Vierge en Majesté porte l'Enfant Dieu, entourée de deux anges thuriféraires, d'un roi et d'un évêque.
- au linteau supérieur, les scènes majeures de la vie de la Vierge.
- au linteau inférieur : Sainte Anne conduite au Temple par Saint Joachim. Le grand prêtre refuse les offrandes aux jeunes époux. Un ange apparaît à Joachim puis à Sainte Anne, leur annonçant la naissance d'un enfant, la future Marie ; puis Le Mariage de la Vierge et L'Annonciation.
Sous la rosace sud, la cour céleste est parfaite par les seize prophètes représentés dans les grands vitraux de la claire-voie, peinte au XIXe siècle par Alfred Gérente sous la direction de Viollet-le-Duc.
Conformément à la Cathédrale de Chartres dont ce dernier s’est inspiré, au centre, les quatre grands prophètes (Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel) portent sur leurs épaules les quatre évangélistes (Matthieu, Marc, Luc et Jean). C’est la méditation même de Bertrand, évêque de Chartres au XIIIe siècle, sur le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament : Nous sommes comme des nains montés sur les épaules de géants, si bien que nous percevons bien plus de choses qu’eux, non que notre vision soit plus perçante ou notre taille plus haute, mais parce que nous sommes transportés et élevés plus haut grâce à leur taille gigantesque.
Vous pouvez retrouver toute la série de photographies en vous rendant sur le site du photographe : http://www.aarnold.fr/
Ce livre, véritable poème visuel, est en version bilingue français-anglais.
Publié aux éditions PIPPA/Nouvelle Cité, il est disponible en librairie au prix de 15 €.
Librairie PIPPA
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25, rue du Sommerard
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Ouvert du mardi au samedi de 10h à 19h.
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