L'Ordre du Temple, fondé en 1120 pour défendre la chrétienté en Terre Sainte, est devenu au début du XIVe siècle l'un des plus riches et des plus puissants de l'Occident chrétien. Ses statuts lui confèrent une grande indépendance - les Templiers sont notamment exemptés de justice épiscopale.
En outre, les dons et revenus dont il bénéficie, ainsi que les activités banquières qu'il pratique, ont fait des souverains européens, et particulièrement du roi de France, ses principaux débiteurs. C'est dans ces conditions que Philippe le Bel fait arrêter, le 13 octobre 1307, les Templiers de France. En ces temps de difficultés budgétaires, il entend ainsi effacer la lourde dette contractée auprès de l'Ordre et accessoirement faire main basse sur ses biens. Mis devant le fait accompli, le pape Clément V accepte d'entériner l'arrestation en ordonnant à l'Inquisition de mener une enquête sur les faits prétendus d'hérisie sur lesquels se fonde le roi de France.
A l'issue d'un procès au cours duquel nombre d'accusés reviennent
sur des aveux obtenus sous la torture, cinquante-quatre Templiers sont brûlés en 1310.
En 1312, l'ordre est dissous par Clémént V, mais ses biens sont transmis à l'Ordre des Hospitaliers.
Le maître Jacques de Molay, revenant lui aussi sur ses aveux, périt sur le bûcher en 1314, victime de l'alliance à laquelle le roi contraint une papauté sans lui chancelante.
Les interrogatoires des membres de l'Ordre du Temple, menés selon des méthodes restées tristement célèbres, donnent lieu à des confessions toutes bâties sur le même modèle, et dont témoigne ce document. Les Templiers avouent avoir profané plusieurs fois les symboles chrétiens et s'être livrés à diverses pratiques alors réputées sataniques ou contre nature. Cependant, les conditions d'extorsion de ces aveux outrepassent, dans le cas présent, les pouvoirs conférés aux enquêteurs, au point que les procédures sont cassés par le pape. Il demeure que Philippe le Bel usera de "témoignages" semblables pour obtenir la condamnation des Templiers et la suppression de l'Ordre.
"(...) post subsequitur : fuit sibi hostensa quedam
crux parvula, et spuit supra eam ter et quolibet
semel, negavit eam et signum crucis, et in
continenti fuit ibidem hostensum et aportatum
quoddam signum sustensum. Interrogatus cujus
erat dictum signum, dixit quod adeo erat
stupefactus de hiis que faciebant sibi fieri, quod
vix videbat nec potuit bene perpendere cujus
figure erat dictum signum, set videtur sibi quod
esset album et nigrum, et adoravit illum signum"
"(...) puis s'ensuit : lui fut présentée une sorte de petite
croix, et il cracha dessus trois fois et autant qu'il le
voulait, il la renia elle et le signe de la croix, et dans
un récipient fut présenté et apporté là même une sorte
de signe sur un support. Interrogé sur la figure dudit
signe, il dit qu'il était à ce point stupéfait de ce qu'ils lui
faisaient faire, qu'il avait peine à voir et qu'il ne put pas
bien distinguer de quelle figure était ledit signe, mais
il lui semble qu'il était noir et blanc, et il adora ce signe."
Paris, Archives Nationales, musée de l'Histoire de France, AE II 311 (ancien J 413, n° 25), Trésor des Chartres. Original non accessible (conservé en réserve du musée). Procès-verbal en latin.
Ce cahier constitue le procès-verbal des interrogatoires menés, un mois après l'arrestation générale des frères de l'Ordre, par Géraud de Hlumaco et Philippe de Falgosio, dominicains et lieutenants de l'inquisiteur de l'hérésie en France, sur les Templiers livrés par le sénéchal de Carcassonne (Jean d'Aunay) et le viguier de Béziers.
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desbordes (mardi, 29 octobre 2019 17:52)
Bonjour Madame, Monsieur,
Je recherche l’inventaire des titres de la commanderie de Sainte Vaubourg fait par les ordres des messieurs du chapitre du grand prieuré de France par Jacquemin archiviste en l’année 1744.
Je suis sur l’histoire locale de Bosnormand, Bosc Roger ( Boisroger) et Saint Ouen du Tilleul ( Saint Ouen du Thuitheudebert) dans l’Eure.
Il y en a quelques fragments dans le livre « les seigneurs de Bosnormand en Roumois de Charles Guery.
Un livre a-t-il été fait sur cet inventaire ?
Peut on consulter en ligne ces documents.
Merci beaucoup pour votre réponse.
Cordialement.
Evelyne Desbordes
Bosroumois 27670.