Titre / dénomination : Icône de Sainte Face de Laon
Lieu de production : Constantinople
Date / période : XIIIe siècle
Matériaux et techniques : Bois et tempera
Dimensions : H. 44,1 cm ; L. 40,1cm ; L. 2cm. Cuvette de l’avers : H. 38,5cm ; L. 34,5cm ; L. 0,5 cm
Ville de conservation : Laon
Lieu de conservation : Trésor de la Cathédrale
Selon une tradition non confirmée, l'icône de la Sainte-Face fut envoyée en 1249 au couvent de Montreuil-les-Dames, près de Laon par Jacques Pantaléon de Troyes, ancien archidiacre de la cathédrale de Laon, alors notaire pontifical et futur pape Urbain IV. Ce n'est qu'à partir du XVe que des sources sûres attestent la présence de l'icône à Montreuil, un texte de 1467 en particulier nous renseigne sur le culte rendu à l'image. Peu après le milieu du XVIIe siècle, les religieuses se sont établies dans un faubourg de Laon où elles ont conservé l'icône jusqu’en 1795, date à laquelle l’icône de la Sainte-Face a été transportée dans la Cathédrale de Laon.
L'origine slave de l'icône ne fait aucun doute en raison de l'inscription « Image du Seigneur sur le mouchoir » qui y figure en slave. Les contacts existant durant la première moitié du XIIIe siècle entre les pays slaves et Rome rendent possible l'arrivée de l'icône à Rome durant la première moitié du XIIIe siècle et donc son envoi à Laon, en 1249.
Sur l’icône, la tête nimbée du Christ se détache de la surface dorée de l’icône sur laquelle est peint un voile constitué d’un réseau de lignes rouges croisées formant des losanges décorés de fleurons stylisés. Contrairement aux exemples des XIVe et XVe siècles, où la tête du Christ figure sur un tissu plissé et suspendu, celui de la Sainte Face de Laon est complètement tendu et présente des franges seulement sur l’extrémité inférieure. Ces caractéristiques montrent à l'évidence que la Sainte-Face de Laon se rattache à cette variante de la représentation du Mandylion dont on s'accorde à dire qu'elle apparaît vers la fin du XIIe siècle, dont un exemple emblématique est donné par l’icône de Novgorod aujourd'hui conservée à la Galerie Tretiakov.
Cette iconographie particulière, le visage du Christ se détachant sur une étoffe, révèle l’appartenance de l’icône de Laon à la catégorie des images destinées à reproduire le Mandylion d’Edesse en Syrie (actuelle Urfa en Turquie).
Selon une légende déjà évoquée par Eusèbe de Césarée au IVe siècle, le roi Abgar V Oukama » (« le noir ») contemporain et correspondant épistolaire du Christ, a envoyé auprès de lui son messager Hannan avec la prière de venir à Edesse pour le guérir d’une grave maladie, dont il était atteint. D’après une version de la légende, le Christ ne pouvant pas se rendre à Edesse, a laissé l’empreinte de son visage imprimé sur un linge qu’il a envoyé au roi d’Edesse Abgar pour satisfaire son vœu et le guérir. Par là, le Christ a « autorisé » lui-même la représentation de son visage sous des traits humains, ce qui confère à cette image le statut d’une image miraculeuse et la place au rang des images acheiropoiètes, « non faite de la main d’homme ». Dotées de qualités apotropaïques et curatives, ces images protégeaient mais prenaient aussi une part active aux événements politiques et militaires de l’Empire, comme fut le cas du Mandylion d’Edesse qui aurait sauvé la ville lors du siège des Perses en 554. Lorsque Edesse fut reconquise en 944 sous le règne de Constantin VII Porphyrogénète, le Mandylion a été porté en grande pompe à Constantinople et déposé dans l’église du Pharos, une de celles du palais impérial. Les Français ont fini par s’emparer du Mandylion lors de l’occupation de la ville par les Croisés au XIIIe siècle et l’ont emporté à la Sainte-Chapelle, à Paris. Il semble à peu près certain qu’il ait disparu dans les tourmentes de la Révolution, quoique l’on ait tenté de l’identifier avec le célèbre « Suaire de Turin ».
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voronina (lundi, 01 juillet 2013 16:50)
Je suis russe- orthodoxe et cette icone présente pour mois la source de l'amour, de foie et de sérénité. Je sollicite tous les chrétiens de s’adresser au dieu par cette icône magique.
Miroslav Ignjatovic (mercredi, 23 septembre 2020 18:51)
Srećan sam što ću i treći put videti u živo ovu svetinju koju je Jelena Anžujska, supruga srpskog kralja Uroša, dobila na poklon kao vrednu relikviju, a zatim je poklonila francuskom arhiđakonu, budućem Papi Urbanu V, koji ju je sa počastima , kao najveću svetinju smestio u Katedralu Notre Dame de Léon, U Léon... Ova pravoslavni relikvija je srpski poklon Francuskoj...
Miroslav Ignjatovic (mercredi, 23 septembre 2020 18:52)
Je suis heureux de voir vivre ce sanctuaire pour la troisième fois, que Jelena Anžujska, l'épouse du roi serbe Uroš, a reçu en cadeau comme une relique précieuse, puis l'a donné à l'archidiacre français, le futur pape Urbain V, qui l'a honoré comme le plus grand sanctuaire. placée dans la cathédrale Notre-Dame de Léon, à Léon ... Cette relique orthodoxe est un cadeau serbe à la France ...