Au XIIe siècle, la doctrine Cathare, née en Bulgarie au Xe siècle, gagne le Midi de la France, où l'idéal de vie des "bons hommes", qui prêchent le renoncement aux biens de ce monde, fait beaucoup d'émules dans la population, et particulièrement parmi les oligarchies urbaines à Toulouse et Albi. Elle se fonde sur une mise en cause radicale des structures ecclésiastiques, amenant les autorités religieuses en place à multiplier les offensives pour lutter contre ce mouvement en pleine expansion.
Pour Raymond VI, comte de Toulouse, embrasser la foi des Cathares est un moyen d'affirmer son indépendance face au souverain pontife et au roi de France. Son hérésie sert de prétexte à Philippe Auguste pour lancer, contre lui et les provinces du Midi situées dans sa sphère d'influence, la "croisades des Albigeois", menée à partir de 1209 par Simon
de Montfort.
Cet hommage est rendu après la conquête du duché de Narbonne, du comté de Toulouse, de la vicomté de Béziers et de Carcassonne, qu'attribua Innocent III à Simon au concile de Latran de 1215.
Il inaugure, en rappelant la suzeraineté royale, l'emprise nouvelle de la royauté française sur les provinces du Sud-Ouest. Cependant, moins d'un an plus tard, Raymond VI reconquiert ses territoires perdus, et Simon de Montfort meurt, en 1218, au siège de Toulouse.
"In nomine sancte et individue Trinitatis, Amen.
Ph(ilippus) Dei gratia Francorum rex.
Noverint universi presentes pariter et futuri
quod nos dilectum et fidelem
nostrum Simonem comitem de Monte
fortis recepimus in hominem nostrum ligium
de Ducatu Narbonensi, comitatu Tholosano, vicecomitatu
Biterrensi et Karcassonensi, de feodis scilicet
et terris que Raymundus quondam comes Tholosanus
de nobis tenebat, que acquisita sunt super
hereticos et inimicos Ecclesie Christi".
"Au nom de la sainte et indivisible Trinité, Amen.
Philippe par la grâce de Dieu roi des Francs.
Que tous présents comme à venir sachent que
nous avons reçu en homme lige
notre cher et fidèle Simon, comte de Montfort pour le duché de Narbonne, le comté de Toulouse, la vicomté de Béziers et de Carcassonne, et pour les fiefs et terres que Raymond, jadis comte de Toulouse,
tenait de nous et qui ont été conquises sur les
hérétiques et les ennemis de l'Église du Christ".
Diplôme en latin, donné à Pont-de-L'arche le 10 avril 1216, scellé d'un sceau rond de cire verte pendant sur lacs de soie rouge et verte représentant le roi en majesté.
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