Titre / dénomination : Le Secret des Secrets
Auteur : texte attribué à Aristote
Lieu de production : Tripoli, Liban
Lieu de découverte : Tripoli, Liban
Date / période : Vers 1220
Matériaux et techniques : Parchemin, encres noire et de couleur
Ville de conservation : Paris
Lieu de conservation : Bibliothèque nationale de France
Numéro d'inventaire : Manuscrits occidentaux, inv. Latin 11118
Inscription : En latin
Il s’agit d’une traduction en latin d’un texte arabe, le Kitâb sirr al-asrâr, qui se présente sous la forme d’une longue lettre adressée par Aristote à Alexandre le Grand au moment de la conquête de la Perse, dans laquelle il lui adresse des conseils moraux, politiques et médicaux pour diriger son empire. La traduction du grec au syriaque puis à l’arabe est attribuée à Yahyâ ibn al-Bitrîq (m. 815). L’ouvrage s’inscrit dans la tradition des « miroirs des princes », nés avec la prose littéraire, qui se développent dans le monde arabo-musulman classique à partir du IXe siècle, et dont il existe un grand nombre d’ouvrages aussi variés que le Kalîla wa-Dimna d’Ibn al-Muqaffa‘ (VIIIe siècle) ou le Kâbûsnâmeh (Livre de Kâbûs) de Kay Kâ'ûs (m. v. 1100), pour n’en citer que deux.
Le Secret des secrets a été connu en Europe occidentale à partir du XIIIe siècle. Les nombreux manuscrits conservés en latin et dans plusieurs langues vernaculaires attestent de son succès tout au long du Moyen Âge, popularité qui se poursuivit jusqu’à la Renaissance. Il a été diffusé en Europe selon deux versions, une courte et une longue. Cette dernière a été traduite en latin après 1227 par Philippe de Tripoli, un clerc inconnu qui a dédié son ouvrage à son évêque, Guy de Tripoli. Selon Jean Richard, la traduction de Philippe ne dénote pas un arabisant de talent, mais elle prouve que le milieu ecclésiastique à Tripoli n’a pas été indifférent à l’existence d’un foyer de culture orientale. La destruction de toutes les bibliothèques latines de Tripoli par les Mamelouks en 1289 nous prive d’informations sur d’autres contacts de cette nature.
Ce manuscrit est rédigé en cursive gothique, une écriture développée dans le monde occidental à partir du XIIe siècle, dont il existe de nombreuses variantes. Les majuscules sont rehaussées de rouge ; les lettrines sont quant à elles décorées de motifs végétaux et rehaussées de rouge et de bleu.
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