Château de Clermont-Chlémoutsi

Château de Château Clermont-Chlémoutsi © Demetrios Athanasoulis. TEMPLE DE PARIS
Château de Château Clermont-Chlémoutsi © Demetrios Athanasoulis.

Nom : Château de Clermont-Chlémoutsi

Lieu : Près de Kyllenè, Péloponnèse, Grèce

Date/période de construction : 1220-1223

Matériaux de construction : Calcaire local et brique

Destinataire/mandataire : Geoffroy Ier de Villehardouin

 

En construisant des châteaux dans le Péloponnèse - communément appelé Morée -, les Latins - ou les Francs, nom que les Byzantins donnaient aux Occidentaux qui occupèrent une partie de la Grèce suite à la IVe Croisade – avaient comme objectif de protéger leurs biens. Dans la plupart des cas, les Croisés réutilisèrent un bâtiment déjà existant ; quelques édifices furent néanmoins construits

au cours du XIIIe siècle. Ils constituent de véritables châteaux francs en Grèce.

 

 

 

L’un des plus importants de ces châteaux est celui de Clermont-Chlémoutsi qui se situe à quelques kilomètres de la ville de Clarence ou Klarentsa, actuelle Kyllenè, fondée par les conquérants latins dans le Nord-Ouest du Péloponnèse. Il s’agissait de la principale forteresse de la principauté d’Achaïe, investie après la IVe Croisade par Geoffroy Ier de Villehardouin.

Le château de Clermont-Chlémoutsi fut construit entre 1220 et 1223 par Geoffroy Ier de Villehardouin sur un site où ne subsiste aucune trace de construction médiévale antérieure. Il reçut le nom français de Clermont tandis que les Grecs l’appelèrent Chlémoutsi (1). Ce château demeure dans les mains des Francs jusqu’en 1429, date à laquelle Constantin XI Paléologue (1449-1453) annexe la Morée à son empire.

 

Le château est placé au centre d’un plateau dominant la côte, s’assurant ainsi d’une vue panoramique importante : du haut des murailles, on découvre Zante à l’ouest, Céphalonie, Ithaque, Leucade, les côtes de l’Étolie au nord, et toute la plaine de l’Élide à l’est. Cette position stratégique a l’avantage d’offrir le contrôle du passage vers l’intérieur du pays et d’assurer la défense générale de la province. Malgré sa position et ses dimensions, le château ne semble pas avoir été le lieu de batailles ni de sièges mémorables. Il s’agit davantage d’une résidence princière que d’une construction purement défensive. Il a fréquemment fait office de geôle comme lors de la bataille de Makryplage en 1264 où des Grecs furent faits prisonniers.

Château de Clermont-Chlémoutsi. TEMPLE DE PARIS
Château de Clermont-Chlémoutsi.

La forteresse a été essentiellement construite en calcaire local. Son plan est constitué de murs polygonaux organisés en coursives, d’une vaste construction hexagonale où l’on trouve les salles du palais des princes disposées autour d’une cour intérieure. Le bâtiment présente deux espaces principaux : une enceinte extérieure, située en contrebas, occupant trois des côtés et une enceinte intérieure au sud-est de l'ensemble. La forteresse est entourée de douves. L’entrée, au nord-ouest, se faisait par un pont couvert d'une voûte en berceau. Un système élaboré de collecte de l’eau pluviale acheminait celle-ci des toits vers de grandes citernes souterraines.

Château de Clermont-Chlémoutsi. TEMPLE DE PARIS
Château de Clermont-Chlémoutsi.

Le château de Clermont-Chlémoutsi est un exemple important d’architecture fortifiée franque du XIIIe siècle. Le plan et les motifs architecturaux témoignent qu’il s’agit à l’évidence de l’œuvre d’un architecte franc, formé à l’architecture philippienne (2) et informé des pratiques architecturales des Croisés au Proche-Orient. Il présente néanmoins quelques éléments d'origine locale, ne serait-ce que parce qu'il a fallu faire appel pour sa construction à des artisans de la région et utiliser des matières premières locales.

Le château présente donc une technique de fortification qui était familière aux Francs, mais les moyens financiers limités de la principauté empêchèrent ces derniers d’ériger un château de la qualité de ceux édifiés par les Croisés en Syrie.

NOTE :

 

(1) Il s’agit d’une transposition du nom de Clermont en grec. Il peut aussi être prononcé Chloumoutsi.

(2) Ce type d’architecture correspond aux constructions érigées par Philippe-Auguste et ses successeurs.

Peu coûteuse, rationnelle, ces forteresses sont caractérisées par un plan général géométrique, des tours aux angles.

Le donjon circulaire, placé dans un angle, est séparé du reste des bâtiments

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