Compte journalier des dépenses d'emprisonnement et de transfert des Templiers. 24 janvier - 12 février 1308

Rouleau de parchemin (3 membranes), français. 188 x 17 cm. Archives nationales, J 413, n° 28. Temple de Paris
Rouleau de parchemin (3 membranes), français. 188 x 17 cm. Archives nationales, J 413, n° 28.

La police et les prisons du roi

 

Le compte du début de l'année 1308 qui énumère les sommes versées à tous les gardiens de prisonniers parisiens est un document exceptionnel. Il représente la seule source existante sur le destin des templiers retenus dans l'enclos

de Paris après l'arrestation du mois d'octobre 1307.

Une fois terminés les interrogatoires de l'automne,

on dispersa les prisonniers à travers toute la région parisienne, sans doute par sécurité. Deux chevaliers royaux, Hugues de La Celle et Guillaume de Marcilly, se chargèrent de l'opération et établirent la liste des sommes dues à ceux qu'ils avaient recrutés pour assurer le convoiement et la garde des prisonniers. Auparavant, ils avaient dirigé personnellement les interrogatoires : en mai 1310, le frère Aimery de Villiers-le-Duc déclare devant la commission pontificale que "toutes les erreurs imputées à l'ordre étaient entièrement fausses bien que, par suite des tortures nombreuses que lui infligèrent Guillaume de Marcilly et Hugues de La Celle, chevaliers royaux, il avait confessé quelques-unes des erreurs susdites".

 

Les deux compères étaient donc de fidèles exécutants du roi, tout à la fois policiers, logisticiens et recruteurs d'hommes fiables. Le mercredi 25 janvier 1308, ils conduisirent Jacques de Molay, "jadis grant mestre du Temple", avec quatre autres frères à Corbeil : ils y restèrent sous la garde d'un chevalier et de ses deux écuyers. Hugues de Pairaud, visiteur de France, fur enfermé à Gisors ; le"mestre de Chippre", Raimbaud de Caron, rejoignit Montlhéry.

 

Le prêtre Jean de Fouilly, premier prisonnier cité dans l'interrogatoire du 19 octobre, est livré au bailli de Sens pour être emmené à Villeneuve-le-Roi. D'autres furent transférés au bois de Vincennes, aux châteaux de Trappes et de Beaumont-sur-Oise, à Saint-Denis, Thiais, Creil, Vernon ou encore Orléans.

L'objectif affirmé était de ne garder que cent prisonniers au plus dans le Temple de Paris.

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