« Les seigneurs méridionaux aux croisades des XIIe et XIIIe siècles »

Le samedi 25 janvier à 14h30

 Salle polyvalente de Nébian

 

Rue Anatole France,

34800 Nébian

 

Conférence proposé par Histoire et Cultures en Languedoc.

Jean-Louis Lacroix et Philippe Huppé parleront de l'époque

où l'Espagne était musulmane et des croisades.

 

                                       Accès libre. Renseignements au 04 67 96 23 86.

Communiqué de Presse

Magali Bouchez

Communauté de Communes du Clermontais 

Quand l’Espagne était musulmane (711 – 1492)

Au Moyen Âge, pour désigner les Croisades, on parlait le plus souvent de pèlerinages ou de voyages.

Le terme de "Croisade", en fait n’apparaît qu’au XIIIe siècle, c’était alors un pèlerinage armé en Terre Sainte.

Les Croisades vont marquer pour des siècles les relations toujours difficiles entre l’Orient et l’Occident.

En Orient, les populations autochtones voient les Croisés en envahisseurs barbares qui tuent, pillent, violent et profanent les lieux sacrés de l’Islam. En Occident, c’est un voyage qui apporte la gloire aux chrétiens qui résistent à l’Islam.

Au VIIe siècle une nouvelle religion s’implante et se répand à travers le Proche-Orient, l’Afrique du Nord, l’Espagne et une partie de l’Asie : l’Islam.

Sous l’autorité d’un calife qui exerce l’autorité spirituelle et temporelle sur l’ensemble des croyants, l’Islam va connaître son apogée sous les dynasties Omeyyades à Damas, puis Abbassides à Bagdad.

 

L’arrivée des pèlerins à Saint Jacques de Compostelle

Au IXe siècle, réfugiés dans les montagnes du Nord, où ils échappent à la domination musulmane, les chrétiens constituent de petites principautés indépendantes qui formeront plus tard les royaumes de Léon, de Castille, de Navarre et d’Aragon.

Ces Etats s’ouvrent dès le début du XIe siècle à l’influence française par l’arrivée des pèlerins à Saint Jacques de Compostelle et des chevaliers qui participent aux cotés des princes espagnols au début de la reconquête du territoire espagnol perdu depuis le début du VIIIe siècle.

La Reconquista, premier temps et les Taïfas 

La « Reconquista» est menée à partir de 1035 par le roi de Castille contre les nombreux et faibles royaumes musulmans des Taïfas, puis avec le roi du Léon en 1037.

L’assassinat de Ramire 1er  va ressouder les chrétiens qui vont décider de se venger, réunis par Guillaume VIII d’Aquitaine.

La Reconquista vassalise autour des Castillans les souverains de Badajoz, de Saragosse, de Tolède et de Séville.

C’est alors que le pape Alexandre II accordant l’indulgence plénière à ceux qui participent à l’expédition dans la vallée de l’Ebre, donne l’allure d’une croisade sans le signe de la Croix.

Avec les troupes commandées par Guillaume VIII d’Aquitaine la ville de Barbastro est prise en 1064 sur les musulmans. C’est la première ville libérée avec 50.000 morts, malheureusement elle sera reprise l’année suivante.

Toutefois, l’œuvre de libération sera poursuivie par Alphonse VI qui occupe Tolède à nouveau chrétienne en 1085, et du Cid Campeador qui repousse les Almoravides et constitue à son profit la seigneurie de Valence (1094-1102).

Mais les Almoravides refont l’unité de l’Andalousie musulmane et triomphent à nouveau d’Alphonse VI de León en 1086 à la bataille de Sagrajas, la Reconquista est arrêtée pour un temps…

 

La Reconquista, deuxième temps et les Almoravides 

Pendant près d’un siècle, affaiblie par les luttes fratricides avec le Léon, la Castille non seulement subît un désastre à Alarcos en 1095 contre les Almoravides, mais ne réalise plus d’avancées territoriales.

De 1096 à 1127, de nombreuses batailles sont menées et remportées par Pierre 1er  d’Aragon et ses alliés languedociens et français, aux côtés des troupes castillanes, seule Grenade lui résistera.

Les Almohades

Cependant les déconvenues chrétiennes vont quand même relancer la Reconquista par le célèbre traité de Cazola du 20 mars 1179 qui décide des zones d’expansion respectives des Castillans et des Aragonais.

La première grande victoire des seigneurs chrétiens coalisés, Aragonais, Castillans, Portugais, Français et Navarrais est réalisée par Alphonse VIII, roi de Castille, le 16 juillet 1212 à las Navas de Tolosa, sous le signe de la Croisade.

Jacques 1er, roi d’Aragon va amplifier cette victoire quelques années plus tard, coalisés avec les seigneurs languedociens, lui-même, seigneur de Montpellier en conquérant les îles Baléares en 1229, puis Valence en 1238. Puis Alphonse IX de Léon prend Mérida et Badajoz en 1230, Cordoue en 1236 et Séville en 1248, tandis que Ferdinand III de Castille impose un protectorat au royaume de Murcie.

 

La Reconquista, troisième temps et les Nasrides

A partir de 1250, les Almohades ne contrôlent plus que le royaume abencerage de Grenade après avoir perdu le contrôle du détroit de Gibraltar. Les taïfas du royaume de Grenade continueront à payer le tribut, en tant que vassaux au royaume catholique de Castille.

Cet état de fait se maintiendra jusqu’au 2 janvier 1492, où sous la pression des troupes des rois catholiques, Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille d’une part et de la population de Grenade affamée d’autre part, l’émir de Grenade Boabdil capitule.

Les derniers mudéjars seront expulsés en 1609 par Philippe III.

Les seigneurs languedociens aux croisades d’Espagne (XII° et XIII° siècles)

La croisade a bénéficié de la participation active de nombreux occitans.

La croisade en Terre Sainte certes, mais aussi et surtout la croisade de l’autre côté des Pyrénées : Les Guilhem de Montpellier, les seigneurs de Popian, les comtes de Toulouse, le seigneur de Clermont et des Deux-Vierges ont foulé la terre espagnole aux côtés des rois, barons, comtes ou seigneurs Catalans, Aragonais, Castillans

Pour la gloire de Dieu et par attrait des richesses promises, des hommes se sont combattus pendant plusieurs siècles pour reconquérir leur héritage.

Les Languedociens ont participé activement à l’écriture des plus belles pages de cette aventure humaine que furent les croisades.

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