Exposition Cité de l’architecture & du patrimoine
14 septembre 2018 - 14 janvier 2019
Dans la lignée des efforts fournis par la France pour sensibiliser au sort du patrimoine du Levant, l’exposition, fruit d’un partenariat entre la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine et la Cité de l’architecture, voudrait examiner le Crac des Chevaliers à la fois sous l’angle architectural et politique, en illustrant sa place symbolique dans l’imaginaire occidental.
Reine des forteresses au sein des États latins d’Orient, le Crac des Chevaliers est le fruit d’une longue histoire. Bâti à l’ouest de la Syrie actuelle, sur une éminence qui surplombe la plaine ou « trouée » de Homs, le Crac protège celle-ci et contrôle la route qui mène à la mer. Le site fut fortifié dès l’empire romain, puis lors de la conquête arabo-musulmane. Saisi par les Croisés en 1099, puis de nouveau en 1110, il fut finalement cédé en 1142 par Raymond II, comte de Tripoli, à l’ordre des Hospitaliers. Commencèrent alors de vastes campagnes de construction, qui firent du Crac une forteresse exceptionnelle par sa superficie et son ampleur. Conquise par le sultan mamelouk Baïbars en 1271, le site passe sous domination musulmane. De nouveaux travaux modifient alors l’intérieur et l’extérieur de la forteresse. Écartée progressivement des lignes de frontière et de conflit, le Crac est, pendant toute l’époque moderne, un paisible chef-lieu de juridiction administrative et judiciaire de l’Empire ottoman. Niché au sein de la forteresse, un village se développe.
Sous le double contrôle de l’administration des Monuments historiques et du ministère des Affaires étrangères, le Crac est progressivement restauré et ouvert aux touristes. L’Exposition coloniale internationale de 1931, comme l’aménagement concomitant de la « salle des Croisades » au musée des monuments français contribuent à faire du Crac « le témoin le plus majestueux de l’art français en Orient », et un symbole national qui dépasse largement la forteresse elle-même. Tel Narcisse, l’Occident fasciné contemple dans le Crac sa propre image.
Délaissé pendant la Deuxième guerre mondiale, le Crac est cédé à la Syrie en 1948, deux ans après la fin du mandat. Restauré et mis en valeur par le nouvel État syrien, il sert notamment de cadre à de multiples productions audiovisuelles. Une campagne de restauration importante est engagée en 1997, et sanctionnée par l’inscription du Crac et de la citadelle voisine de Saône sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2006. Plusieurs missions archéologiques, françaises et allemandes, en renouvellent profondément la connaissance. De nouveau bombardé en 2014, le Crac est restauré par les soins de la direction générale des antiquités et des musées de Syrie. Son sort est aujourd’hui lié aux évolutions de la guerre civile en Syrie.
INFORMATIONS PRATIQUES
Cité de l’architecture & du patrimoine.
Galerie des moulages
Salle Viollet-le-Duc
1 place du Trocadéro et du 11 novembre
75016 Paris
Métro : Iéna ou Trocadéro.
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 11h à 19h.
Nocturne le jeudi jusqu’à 21h.
Accès compris dans le billet d’entrée au musée.
À l’appui de l’exposition de la Cité de l’architecture & du patrimoine, le présent ouvrage offre une synthèse claire et illustrée de cette longue histoire, où l’expression du château idéal se mêle sans cesse au rêve oriental.
Le Crac des Chevaliers
Chroniques d'un rêve de pierre
Forteresse croisée dressée depuis huit siècles au cœur de la Syrie, le Crac des Chevaliers n’est pas seulement « le plus beau des châteaux du monde » (T. E. Lawrence). Ce chef-d’œuvre d’architecture militaire est aussi un symbole permanent des échanges entre Orient et Occident, et de la fascination de deux mondes qui ne cessent de s’observer, de part et d’autre de la Méditerranée.
Entièrement rebâti au XIIe siècle par les moines-soldats de l’ordre des Hospitaliers, le Crac est pris en 1271 par les mamelouks du sultan Baybars. Mais le départ des croisés lui fait perdre peu à peu son rôle stratégique ; cet oubli relatif sauve le monument, qui parvient presque intact jusqu’à nos jours.
Redécouvert par les voyageurs et les archéologues à partir du XIXe siècle, le Crac s’impose dans l’imaginaire occidental comme le modèle des châteaux forts : des archéologues français, à partir de 1926, le fouillent, l’étudient et le restaurent. En 2006, le Crac est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ; il fait encore aujourd’hui l’objet de recherches archéologiques et historiques.
Auteurs :
Jean-Marc Hofman est historien de l'art.
Emmanuel Pénicaut est conservateur en chef du patrimoine.
Éditeur : Hermann
Format : 21 x 27 cm
Nombre de pages : 120
Illustrations : 100
Prix : 19€
À Paraître le 12 septembre 2018