lun.
13
janv.
2020
13 JANVIER 1129, CONCILE DE TROYES
De retour de Jérusalem avec quelques-uns de ses compagnons, Hugues de Payns mobilise son énergie pour faire reconnaître l’ordre du Temple qu’il a fondé dans la Ville sainte de Jérusalem. Parmi les appuis religieux et politiques qu’il sollicite, celui du pape Honorius II sera déterminant pour l’essor de l’Ordre. Le pape promet à Hugues de réunir un concile provincial qui sera chargé d’offrir une règle de vie à la nouvelle communauté.
Le concile s’ouvre à la cathédrale de Troyes le 13 janvier 1129*.
Le choix de Troyes ne doit rien au hasard. Hugues de Payns a trouvé un écho naturel dans sa Champagne natale auprès du comte Thibaud II et de son aristocratie. Surtout, il est parvenu à convaincre l’abbé Bernard de Clairvaux du bien-fondé de la double vocation religieuse et militaire de l’ordre.
Ce 13 janvier 1129, la mobilisation est forte. Sous l’autorité du légat Mathieu d’Albano - représentant du pape - sont réunis les plus importants prélats des provinces ecclésiastiques de Sens et de Reims : les archevêques (Reims et Sens), les évêques (Chartres, Soissons, Paris, Troyes, Orléans, Châlons, Laon, Beauvais), les abbés (Clairvaux, Cîteaux, Vézelay, Pontigny, Trois-Fontaines, Saint-Denis de Reims, Saint-Étienne de Dijon et Molesme).
jeu.
05
déc.
2019
LE PEUPLE TEMPLIER - Alain Demurger
Le mystère des templiers exerce une fascination particulière chez nos contemporains. La simple évocation d'un grand-maître, d'une commanderie ou d'une baillie suffit à déclencher un puissant imaginaire, mêlant trésor perdu, guerre sainte et complot royal.
Pour sortir des idées reprises en boucle, l'auteur, spécialiste incontesté des ordres religieux-militaires, réunit dans cet ouvrage une somme de données précises
sur la réalité templière.
Ni biographie collective ni dictionnaire, ce livre recueille et décompte toutes les informations mentionnées sur des templiers dans les procès et autres procédures
qui s'étalèrent de la rafle du 13 octobre 1307 jusqu'à la fin de l'ordre en 1312.
Origines, carrières, lieux... qu'ils soient chevaliers, chapelains, sergents, c'est tout un peuple qui surgit à travers les 2 336 templiers recensés, actifs pour le plus ancien depuis 1248, et 1 135 physiquement présents dans l'une ou l'autre des procédures.
À la fois catalogue et base documentaire, cet ouvrage renseigne une période importante de l'histoire de l'ordre qui envoie alors massivement des recrues à Chypre dans la perspective de reprendre pied en Terre sainte.
mer.
04
déc.
2019
LES TEMPLIERS : DE LA CROISADE AU PROCÈS D'ÉTAT
Deux des meilleurs spécialistes de l'histoire des templiers, Simonetta Cerrini et Alain Demurger, sont ici réunis par Julien Théry (lui-même historien du procès qui mit fin à l'existence de l'ordre) pour aborder un sujet fascinant, source inépuisable de fantasmagories depuis des siècles.
La fondation de la « Chevalerie du Temple », fruit de la Croisade et des nécessités de la défense des Etats latins de Terre sainte contre les Sarrasins, constitua une vraie révolution au début du XIIe siècle. Jusque-là, en effet, il n'était pas imaginable que des vœux religieux soient compatibles avec l'exercice d'une activité guerrière (répandre le sang constituant une source majeure d'impureté).
sam.
22
juin
2019
LE SCEAU AUX DEUX CAVALIERS DE L’ORDRE DU TEMPLE
Souvent choisis pour orner les couvertures des ouvrages sur le Temple, ces deux cavaliers, lances brandies, sur une unique monture, ont sans doute fait couler plus d’encre que de cire. Car il s’agit du sceau employé par les grands maîtres de l’ordre, dont le plus ancien témoignage date de 1167. Apposé au bas des documents à partir du XIIe siècle, le sceau permet d’authentifier l’écrit en proclamant l’identité du signataire. Comme d’autres ordres monastiques, le Temple utilise dès ses débuts
une matrice biface en argent ou en plomb – qualifiée de « bulle » ou de « boule » –, permettant de produire dans la cire le sceau et le contre-sceau. On trouvera au cours de l’histoire de l’ordre plusieurs types de sceaux et de représentations, utilisés par les commandeurs de provinces, les dignitaires de l’ordre ou le grand maître.
Tout a été dit sur la signification de ces deux cavaliers montant le même cheval et entourés de la légende « SIGILUM MILITUM CHRISTI » (trad. : « sceau des chevaliers du Christ »). Dès le XIIIe siècle, le chroniqueur anglais Barthélemy de Cotton suggère dans son Historia Anglicana qu’il s’agit d’un témoignage de la pauvreté originelle de l’ordre, qui aurait obligé ses membres à chevaucher à deux la même monture. Point n’est besoin d’être expert en art équestre pour comprendre que le chroniqueur joue sur le symbole. Pourtant, quelques auteurs peu sérieux ont imaginé qu’il s’agissait bel et bien d’une technique de combat à deux cavaliers, l’un guidant la monture pendant que l’autre maniait la lance.
Le grotesque de la démonstration ne nécessite pas d’aller plus loin dans l’exposé. Non, l’ordre n’était pas à ce point démuni à ses débuts pour qu’il faille y voir un rappel de ses origines modestes. Alors ? Faute de certitudes absolues, on peut difficilement écarter une théorie à moins d’être taxé de sectarisme. Pourtant, le sceau n’est vraisemblablement pas un aveu de l’homosexualité répandue dans l’ordre, ni une représentation des Dioscures Castor et Pollux, ni le Christ et son frère jumeau Thomas, ni les deux Jean.
lun.
08
avril
2019
MONNAIE DE PARIS : LA PIÈCE DITE « LES TEMPLIERS »
La Monnaie de Paris a lancé une nouvelle collection de 23 pièces d'histoire dont la vente contribuera au financement de la restauration du patrimoine. Certaines pièces sont frappées à l'effigie de personnages historiques comme le roi Dagobert, D'Artagnan, Louis XIV, Guillaume le conquérant, Napoléon, alors que d'autres représentent des symboles ou moments de l'Histoire de France.
Pour chaque pièce de monnaie en argent achetée, un euro sera versé à la Fondation du patrimoine, contribuant ainsi au financement des projets de la Mission de Stéphane Bern.
jeu.
03
janv.
2019
AIDEZ À LA SAUVEGARDE DE LA CHAPELLE DE FOURCHES
La chapelle des Templiers de Fourches (commune du Vaudoué, Seine-et-Marne), est le plus ancien sanctuaire de l’ordre en Ile de France. On s’accorde à dater l’édifice aux alentours de1150. Il possède deux particularités, des bassins de piscine en saillie et un guichet dit « aux lépreux ».
Cette ruine a été racheté en 2014 par une association : Le Centre de Recherche et de Documentation Médiévale et Archéologiques (CRDMA), dont le siège se trouve à Saint-Mammès.
Depuis 1973, l’association s’est employée à maintenir debout ce précieux vestige démantelé de partout, dépourvu de toiture depuis 1792 et situé de plus en milieu forestier sans route d’accès. Les campagnes de fouilles ont permis de mettre au jour 73 sépultures ainsi que deux caves, les fondations du four à pain et des restes de bâtiments.
En 2014, une statue de dévotion représentant la Vierge a été mise en place pour commémorer les 700 ans du bûcher du dernier Maître de l’ordre du Temple.
Le CRDMA, n’est guère aidé et son appel aux dons pour acheter la chapelle de Fourches en 2014 n’avait reçu aucune aide publique.
sam.
24
nov.
2018
LE DERNIER JUGEMENT DES TEMPLIERS
Plus de sept siècles après leur dissolution, les templiers continuent de fasciner le public. Leurs anciennes commanderies sont toujours visibles en France, en Espagne et même à Chypre à Limassol. On leur prête même, à tort, d’être les lointains ancêtres des francs-maçons. Avec Le Dernier jugement des templiers de Simonetta Cerrini, on en revient à l’événement même : pourquoi furent-ils dissous ? Comment ont-ils été jugés ?
Simonetta Cerrini : Intellectuelle et historienne italienne
Née à Milan, Simonetta Cerrini a fait des études d’histoire en Italie et en France. Elle a soutenu en 1998 une thèse appelée « Une expérience neuve au sein de la spiritualité médiévale. L’ordre du Temple (1120-1312) : étude et édition des règles latines et françaises ». De sa thèse elle a tiré la substance d’un livre, La Révolution des templiers (Perrin, 2007) où elle étudiait les neuf manuscrits subsistants de la règle de l’ordre. Quelle était la révolution en question ? Les Templiers étaient à la fois oratores et bellatores, c’est-à-dire qu’ils prient et qu’ils combattent. Le Dernier jugement des Templiers est une suite de son ouvrage et part au fond d’une autre question : à quoi allait servir les Templiers début XIVe siècle, alors que l’ère des croisades était révolue ?
dim.
12
août
2018
LE CRAC DES CHEVALIERS. CHRONIQUES D’UN RÊVE DE PIERRE
Exposition Cité de l’architecture & du patrimoine
14 septembre 2018 - 14 janvier 2019
Dans la lignée des efforts fournis par la France pour sensibiliser au sort du patrimoine du Levant, l’exposition, fruit d’un partenariat entre la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine et la Cité de l’architecture, voudrait examiner le Crac des Chevaliers à la fois sous l’angle architectural et politique, en illustrant sa place symbolique dans l’imaginaire occidental.
Reine des forteresses au sein des États latins d’Orient, le Crac des Chevaliers est le fruit d’une longue histoire. Bâti à l’ouest de la Syrie actuelle, sur une éminence qui surplombe la plaine ou « trouée » de Homs, le Crac protège celle-ci et contrôle la route qui mène à la mer. Le site fut fortifié dès l’empire romain, puis lors de la conquête arabo-musulmane. Saisi par les Croisés en 1099, puis de nouveau en 1110, il fut finalement cédé en 1142 par Raymond II, comte de Tripoli, à l’ordre des Hospitaliers. Commencèrent alors de vastes campagnes de construction, qui firent du Crac une forteresse exceptionnelle par sa superficie et son ampleur. Conquise par le sultan mamelouk Baïbars en 1271, le site passe sous domination musulmane. De nouveaux travaux modifient alors l’intérieur et l’extérieur de la forteresse. Écartée progressivement des lignes de frontière et de conflit, le Crac est, pendant toute l’époque moderne, un paisible chef-lieu de juridiction administrative et judiciaire de l’Empire ottoman. Niché au sein de la forteresse, un village se développe.
Sous le double contrôle de l’administration des Monuments historiques et du ministère des Affaires étrangères, le Crac est progressivement restauré et ouvert aux touristes. L’Exposition coloniale internationale de 1931, comme l’aménagement concomitant de la « salle des Croisades » au musée des monuments français contribuent à faire du Crac « le témoin le plus majestueux de l’art français en Orient », et un symbole national qui dépasse largement la forteresse elle-même. Tel Narcisse, l’Occident fasciné contemple dans le Crac sa propre image.
jeu.
22
févr.
2018
LES TEMPLIERS DANS LE GRAND EST
Journée d’étude - Château de Lunéville
Samedi 3 mars 2018
de 14h à 18h30
Après leur fin tragique au début du XIVe siècle, les Templiers ont suscité toutes sortes de mythes et de légendes. Mais, depuis une trentaine d’années, ils ont aussi fait l’objet des recherches universitaires solides initiées par Alain Demurger qui ouvrira par une conférence introductive la demi-journée d’études consacrée aux « Templiers dans le Grand Est » par le CRULH (Catherine Guyon) associé à l’Hiscant-Ma (Cédric Moulis). Patrick Demouy spécialiste de la Champagne reviendra sur leur fondateur Hugues de Payns et leurs débuts en Champagne, Nicolas Buchheit se penchera sur leurs relations avec les Hospitaliers en Alsace, tandis que seront abordés (Catherine Guyon, Cédric Moulis, Yolande Guerber) trois exemples de commanderies lorraines qui ont laissé des vestiges archéologiques (Xugney et Libdeau) ou des traces dans les archives et la toponymie (Lunéville).
La journée, qui sera terminera par le regard d’un historien du droit (Jean-François Gicquel) sur le célèbre procès des Templiers, sera entrecoupée par concert de la Scola mettenis qui interprètera à partir de manuscrits musicaux du XIIe siècle des chants religieux de l’époque des Templiers.
mar.
16
janv.
2018
L’ORDRE DE L’ÉTOILE
Le plus ancien ordre de chevalerie français historiquement attesté ; créé par le roi Jean le Bon le 16 novembre 1351, son nom lui vient de son insigne : une étoile d'argent à huit rais, chargée en son cœur d'un tourteau d'azur surchargé d'un soleil rayonnant vidé d'or, à fixer sur le manteau ou le chaperon. Toutefois, les statuts l'intitulent Ordre de Notre-Dame-de-la-Noble-Maison, en raison du patronage de la Vierge et du siège de l'institution, le château de Saint-Ouen, résidence préférée des premiers Valois.
L'ordre devait répondre à la création de l'ordre de la Jarretière créé en 1348 par Edouard III d’Angleterre.
Il devait regrouper autour du roi les cinq cents meilleurs chevaliers de la noblesse française. En fait, ils ne dépassèrent pas la centaine. La cérémonie inaugurale eut lieu dès le 6 janvier 1352, avec le luxe extravagant cher à Jean le Bon. Mais la vie de l'ordre semble s'être résumée dans cette journée.
Les désastres qui aboutirent à la captivité du roi à Poitiers (1356) virent disparaître presque tous les chevaliers, fidèles à leur serment de ne jamais fuir devant l'ennemi.
Aucun des successeurs de Jean ne paraît jamais avoir fait revivre l'Ordre de l'Étoile, et nul document ne le mentionne plus. La fête de Saint-Ouen avait cependant revêtu un tel éclat qu'on admit mal une extinction si rapide. L’écrivain français Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, répandit même au XVIe siècle l'opinion très fantaisiste selon laquelle l'ordre, discrédité par trop de largesses, serait devenu l'insigne du Chevalier du Guet.
La devise de l'ordre était « MONSTRANT REGIBUS ASTRA VIAM » ce qui signifie « Les astres montrent la route aux Rois ».
lun.
25
déc.
2017
LA GUERRE DES TRÔNES, LA VÉRITABLE HISTOIRE DE L'EUROPE
De la fin du Moyen Âge à l’aube de la Renaissance, de puissantes familles se disputent l’hégémonie sur le continent européen, et le trône de France est au cœur de toutes les convoitises. Une lutte pour le pouvoir qui s’accomplit par les armes, sur les champs de bataille, mais aussi dans l’intimité des murs de pierres : alliances et trahisons, mariages et adultères, complots et meurtres… Bien des intrigues ont déchiré ces légendaires dynasties et façonné le royaume de France. À ce jeu impitoyable de la conquête du pouvoir, tout est permis, car celui qui ne vivra pas auréolé de gloire devra périr dans l’ombre.
La Guerre des Trônes, la véritable Histoire de l’Europe, vendredi 29 décembre 2017 à 20h50, sur France 5. Et juste après, « Le roi fou et la pucelle ».
jeu.
31
août
2017
LA FONTAINE DES TEMPLIERS DE PROVINS (77)
La Commanderie du Val, maison la plus importante de Provins, était située au pied du coteau de Fontaine Riante, lieu ainsi dénommé en raison de l’abondance de ses eaux vives. Cet établissement comportait des bâtiments importants, dont des entrepôts et une chapelle, contigüe au cimetière, qui sera placée plus tard par les Hospitaliers, sous l’invocation de Saint-Jean.
Au XVe siècle elle devint la résidence
de Nicolas de Giresme qui fut par la suite Gouverneur de la ville après qu’il en eût « bouté » les Anglais avec Denys de Chailly. Nicolas de Giresme apporta beaucoup d’embellissements ce qui valut à la propriété le nom de « La Belle Maison ».
sam.
19
août
2017
RICHARD CŒUR DE LION ET LES TEMPLIERS
Le maître templier Gérard de Ridefort, capturé par Saladin puis relâché en 1187, est salué une dernière fois par un chevalier anglais anonyme dans son journal, l'Itinerarium Regis Ricardi. Cette chronique consigne la mort de Gérard de Ridefort en 1189, lors d'une tentative avortée de reconquête d'Acre. Elle dit que le maître est devenu un martyr, « ce qu'il a mérité dans de nombreuses guerres ». Le journal a très bien pu être écrit par un templier au service de Richard 1er d'Angleterre pendant la troisième croisade. En tout cas, la nouvelle croisade a certainement scellé l'étroite collaboration entre les Templiers et le roi anglais.
Robert de Sablé devient maître de l'ordre du Temple en 1191, presque à coup sûr grâce à l'influence du souverain anglais, dont il a été le vassal. Sur le chemin menant à la Terre sainte, Richard Cœur de Lion s'arrête pour prendre Chypre aux Byzantins. Mais, comme il manque de moyens pour contrôler l'île, il la vend aux Templiers, transaction sans doute due aux liens étroits que l'Ordre a déjà tissés avec le souverain anglais. L'avenir des Templiers aurait sans doute été différent s'ils avaient consacré plus de ressources à cette île, mais ils ne placent que 20 chevaliers sur Chypre et 100 hommes en armes. Cela s'avère insuffisant pour la sécuriser et maîtriser la révolte des habitants, ils redonnent donc l'île à Richard Cœur de Lion. S'ils avaient possédé leur territoire, les Templiers auraient anticipé l'avènement des chevaliers hospitaliers, qui fondent leur propre État indépendant sur l'île de Rhodes en 1309. Le sort des Templiers reste donc lié à la Terre sainte et, quand celle-ci est tombée, la chute de le l'ordre du Temple n'a ensuite pas tardé.
ven.
21
avril
2017
TEMPLIERS : UNE RÈGLE DU JEU EN ÉCHEC ?
Extrait de la « Règle et statuts de l'ordre du Temple »
• Article 317 •
Chaque frère peut jouer aux chevilles de bois sans fer ou au forbot si le bois est à lui.
Et sachez que le frère du Temple ne doit jouer à un autre jeu, sauf au méreaux auquel
tout le monde peut jouer, s'il le veut, en amusement sans mettre des gages.
Nul frère du Temple ne doit jouer aux échecs, ni au trictrac.
Les échecs qui permettaient de s'initier à la réflexion stratégique étaient le jeu noble par excellence. Les jeux de table en général, considérés comme une perte de temps voire comme un péché, étaient théoriquement bannis des milieux monastiques.
La règle du Temple, qui interdit expressément aux frères de se livrer aux échecs et à d'autres jeux, ne faisaient donc pas exception. Les artefacts archéologiques (dés, marelles) retrouvés sur plusieurs sites de Terre sainte et les témoignages iconographiques attestent que les frères des ordres militaires se livraient pourtant à toutes sortes de jeux.
lun.
17
avril
2017
L’ÉPÉE, UN VÉRITABLE SYMBOLE
Seconde arme du chevalier après la lance, l'épée occupe une place prédominante dans l'armement individuel, pour la multiplicité de ses fonctions, mais aussi en raison des nombreux usages symboliques qui lui confèrent un statut particulier. L'épée, qui outrepasse amplement son seul caractère martial, est un objet polyvalent et polysémique.
C'est cependant le combat qui l'a engendrée, pour une utilisation au corps à corps, où les coups de taille ou d'estoc sont privilégiés en fonction de plusieurs critères : les capacités mécaniques de l'arme dépendent des différentes technologies métallurgiques, des techniques de combat employées et de l'armement défensif opposable. Ainsi, les premières épées en alliages cuivreux étaient-elles adaptées à un usage plus limité que les épées de la fin du Moyen Âge. Cependant, la vision progressiste selon laquelle l'épée serait un objet inscrit dans un processus d'amélioration constant n'est que partiellement pertinente.
L'épée considérée comme un objet technologique est nécessairement parfaite, puisque la vie de son porteur en dépend. Mais une épée de viking, à pointe arrondie et qui privilégie les coups de taille, n'est pas inférieure ni moins aboutie techniquement qu'une épée de la fin du XV siècle. En effet, le contexte d'utilisation est déterminant dans la qualité de l'objet. Ainsi le chevalier Zifar fait-il état avec dédain de ceux qui « se font gloire de frapper d'estoc », car seuls les coups de taille sont honorables. Il n'est pas nécessaire qu'une épée, à la fin du XIII siècle, soit pointue et cela ne l'en rend pas moins parfaite.
dim.
02
avril
2017
L'ORDRE DU TEMPLE SACRIFIÉ
Fervent catholique malgré ses heurts avec la papauté,
Philippe IV dit le Bel tient les Blancs Manteaux en haute estime. Il l'a rappelé lors de la gratification qu'il leur a faite en 1304. Pourtant, au fil des mois, Guillaume de Nogaret, son conseiller, va parvenir à faire germer le soupçon, puis l'inquiétude. Bientôt, le roi, troublé, cherche les moyens, sans attenter à l'existence de l'Ordre, de le placer sous son contrôle.
D'abord en demandant à lui être affilié à titre honorifique. Mais cela gênerait le grand maître et il se heurte à un refus courtois. Alléguant que les ordres religieux militaires n'ont plus de raison d'être, Philippe IV suggère au pape Clément V de fondre les chevaliers de Saint-Jean et les Templiers en une seule « religion », et de prévoir dans les statuts de ces nouveaux Chevaliers de Jérusalem que le grand maître soit choisi parmi les princes français. Nouveau refus de Jacques de Molay, qui souligne les divergences de règle. Clément V est obligé de l'admettre ; Philippe IV, lui, est déçu, et plus perméable désormais aux conseils de Nogaret qui paraît, pour d'obscures raisons, haïr le Temple. Une sordide affaire de droit commun lui fournit les armes dont il a besoin pour perdre les Blancs Manteaux.
En 1303, le commandeur de Montfaucon, Esquin de Floyran, chassé de l'Ordre pour apostasie et sodomie, a poignardé le commandeur de Mont-Carmel, responsable de son renvoi. Pour échapper à une sentence de mort, Floyran réclame l'aide de Nogaret. Celui-ci le fait emprisonner à Toulouse, en compagnie d'un assassin auquel on promet la vie sauve s'il extorque à l'ancien Templier des confidences exploitables contre l'Ordre. Floyran se confesse, en effet. Il n'y a plus qu'à transformer les errances d'un seul en crimes de tous…
Philippe IV croit-il à la culpabilité du Temple ? C'est possible. Il laisse Nogaret organiser une campagne de diffamation, relayée par les trouvères, forains et aubergistes, destinée à préparer l'opinion publique à une action contre les Chevaliers du Temple.
Toujours sous le prétexte d'une possible fusion entre le Temple et l'Hôpital, les deux grands maîtres sont convoqués par le pape. Seul Molay, alors à Chypre, commet l'erreur d'obéir et débarque en Provence, entouré d'un faste oriental d'un effet désastreux, accréditant les rumeurs d'infidélité à l'idéal des fondateurs. Venu réitérer son opposition à la fusion, Molay se voit jeter au visage les accusations portées contre l'Ordre. Stupéfait, il demande spontanément
au pape, le 24 août 1307, l'ouverture d'une enquête.
Il ignore qu'il se jette dans la gueule du loup.
dim.
26
févr.
2017
TEMPLIERS : ENTRE GUERRE ET DIPLOMATIE
De la guerre à la paix
Depuis les Pères de l'Église, de longs siècles
de maturation avaient permis à la pensée chrétienne de légitimer la guerre, tant est si bien qu'au milieu du XIIe siècle, il était parfaitement admis que celle-ci pouvait être nécessaire pour faire régner l'ordre et la justice.
De fait, guerre et paix n'étaient en rien antinomiques ; au contraire, la guerre juste devait conduire à la paix. Dans ce cadre conceptuel, on comprend que les autorités ecclésiastiques aient attendu de la milice templière qu'elle fasse œuvre de paix.
En tant qu'institution religieuse, l'Ordre devait contribuer par tous les moyens à l'idéal chrétien de paix universelle. D'autres part, l'approbation de la confraternité templière s'inscrivait pleinement dans la spiritualité de la croisade, elle-même en partie héritière de la Paix de Dieu.
La croisade, en effet, était résolument vécue comme une œuvre de charité chrétienne, un acte d'amour et une mission dont la finalité était bien la paix, condition indispensable à l'accomplissement du salut collectif.
Dans cette perspective, on peut comprendre le De laude de Bernard de Clairvaux comme une sorte de manifeste de paix : la fraternité templière doit être un modèle de concorde entre les hommes, tandis que l'élimination des infidèles annonce aussi un âge de paix dans l'attente de la Parousie*. Pour saint Bernard, les Templiers sont "attentifs à conserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix" (Éphésiens, 4, 3), et s'ils tuent, c'est avec la paix dans leur cœur. La liturgie templière elle-même exaltait l'idéal pacifiste, non seulement lors des prières du prône où le chapelain énonçait des intentions pour la paix – ce qui était assez banal –, mais encore lors de chaque chapitre conventuel où le maître prononçait une prière pour la paix, avant que le chapelain ne reçoive les confessions des frères. La règle insiste encore sur l'harmonie spirituelle nécessaire à la paix intérieure mais aussi sur la concorde entre frères – une concorde symbolisée par le baiser de paix qui venait clore la cérémonie d'admission dans l'ordre.
sam.
25
févr.
2017
PIERRE TOMBALE DU CHEVALIER RAIMBAUD, MAISON DU TEMPLE DE COULOMMIERS - XIIIe siècle
Vers 1850, Anatole Dauvergne écrivait : « à quatre mètres environ de l'autel, qui a disparu, se voyaient naguère encore deux pierres tombales d'époques différentes ». En 1852, le conseil municipal de Coulommiers avait refusé de les acheter pour le musée, malgré la modicité des trente francs demandés à l'époque.
Anatole Dauvergne, qui avait acheté pour la sauver et donné à un ami la plus ancienne des deux pierres tombales, la datait du XIIIe siècle. Elle s'est finalement retrouvée chez un antiquaire parisien, M. Théray, qui en 1862 l'a donnée au Musée départemental des antiquités de Seine-Maritime à Rouen, où elle est encore sous le numéro d'inventaire 1025. C'est une plate-tombe trapézoïdale haute de 1,87m, large de 0,82m en haut et 0,77m en bas, pour une épaisseur de 6 cm. Elle est intacte, mais la gravure est assez effacée, d'où la lecture hypothétique incomplète de l'inscription. Les incrustations des fleurs de lys du fond ont disparu, de même que les croix centrales des écus dans les écoinçons.
Cette plate-tombe a été étudiée et décrite par Catherine Serow dans son mémoire de maîtrise pour l'université Paris IV en 1978, dont une copie figure à la conservation du musée. Elle la décrit ainsi :
« Homme d'armes, mains jointes sur la poitrine, aux pieds un chien vers la droite. Coiffure : chevelure disposée en rouleau autour de la nuque, remarquons que la tête est légèrement inclinée et tournée vers la droite. Vêtement : harnais et chausses de mailles, cotte d'armes en étoffe, épée suspendue au ceinturon sur le côté gauche du chevalier. Le fond est orné de huit fleurs de lis. Encadrement architectural : arcature brisée subtrilobée reposant sur des colonnettes assez minces par l'intermédiaire de petits chapiteaux sculptés d'un décor végétal semble-t-il. Les écoinçons sont occupés par les écus de l'ordre du Temple ».
Une bande large de quatre centimètres fait le tour de la dalle, mais l'inscription en lettres capitales romaines est peu lisible. Elle est en français, avec le nom de défunt en latin. Anatole Dauvergne n'avait pas pu déchiffrer le début de l'inscription et ne lisait que la bande à droite. Les paléographes du musée ont confirmé ce que Catherine Serow y a lu :
Petit côté, partie supérieure : CI GIST RAIMBALDUS
Grand côté, partie droite : CHEVALIER : PRIEZ : POUR : LI
Concernant la datation elle écrit :
«Les capitales romaines étaient employées au XIIIe siècle parallèlement aux lettres onciales, mais restaient d'un usage nettement moins fréquent. L'attitude hanchée du personnage et la souplesse de son vêtement tendent à une datation assez avancée dans le XIIIe siècle ».
Cette plate-tombe a également été étudiée par Madame R. Filloux dans son article du bulletin n° 4 du Groupe international d'études templières en 1973. Elle note que le costume, le principe du gisant sous l'arcade avec le chien et le double écu sont caractéristiques du XIIIe siècle. De toute façon, avec les croix du Temple, elle est antérieure au 13 octobre 1307, date de l'arrestation des templiers par les hommes d'armes de Philippe le Bel. Ajoutons qu'au XIIIe siècle seuls les précepteurs des maisons, c'est-à-dire les commandeurs, étaient en général chevaliers et avaient le droit d'être inhumés dans leurs chapelles et non dans le cimetière. Ce Raimbaldus, soit en français Raimbaud, était donc certainement commandeur de Coulommiers.
ven.
24
févr.
2017
BLANCHE DE CASTILLE, MÈRE RÈGNANTE
À la mort de Louis VIII, son épouse Blanche de Castille se retrouve au-devant de la scène : son mari a ainsi voulu écarter son propre demi-frère, Philippe de Hurepel (soit Philippe le Hérissé)
du pouvoir et placer au côté de son fils une femme en mesure de le protéger.
sam.
18
févr.
2017
LA GROSSE TOUR DU LOUVRE, PREMIER DONJON DE PARIS
Lors de son arrivée au pouvoir (1180-1223), Philippe Auguste
est confronté à la toute-puissance anglaise qui, en France, possède d'immenses territoires, dont la Normandie. La frontière entre ces possessions anglaises et les domaines du roi de France se situe au niveau de la forteresse de Gisors : les armées anglaises y sont cantonnées, menaçant à tout moment d'envahir Paris.
Depuis le début du XIIe siècle, la petite bourgade qui a pris naissance sur l'Île de la Cité est en pleine croissance démographique. Et la situation devient urgente : Philippe Auguste doit partir pour la troisième croisade avec son beau-frère et rival Richard Cœur de Lion, sur demande du pape. Mais auparavant,
il doit s'assurer que les villes de son royaume seront entourées de puissantes murailles afin de les protéger contre d'éventuelles incursions anglaises.
Naissance du Louvre
C'est ainsi qu'en 1190, il ordonne de faire construire une enceinte défensive autour de Paris.
Les quartiers de la rive droite, du Marais à la rue Saint-Denis en passant par les paroisses de Saint-Germain l'Auxerrois et Sainte-Opportune, sont les premiers cernés.. La muraille, haute de neuf mètres sur trois mètres de large, est longue de trois kilomètres et comporte des tours rondes tous les soixante mètres. Du côté de la Seine, l'enceinte doit être renforcée par une grande forteresse, censée empêcher les attaques à l'ouest au niveau du fleuve. Commencée en 1190,
la Grosse Tour du Louvre est achevée en 1202. Sa position lui permet de surveiller directement les deux voies d'accès qui arrivent de Normandie : non seulement la Seine, mais aussi la grande route, aujourd'hui la rue Saint-Honoré. A cette époque, le Louvre n'est pas la demeure officielle du roi, qui reste le palais de la Cité (l'actuelle conciergerie). Par la suite, la Grosse Tour connaît des transformations : ainsi en 1230, Saint-Louis aménage la grande salle du château.
Les historiens ignorent toujours la signification du nom Louvre. Parmi toutes leurs propositions, ils ont pensé que celui-ci tirait son origine du latin lupus, "loup", évoquant la chasse au loup, ou bien du mot saxon lower, qui signifie "forteresse", mais la question n'est pas encore tranchée…
jeu.
16
févr.
2017
IL FAUT PROTÉGER PARIS !
Comme l'ensemble du territoire européen d'alors,
les campagnes appartenant au domaine royal tirent leur protection de la proximité d'un château fort et de l'existence de quelques cités protégées. L'essor démographique urbain oblige le roi, Philippe Auguste, à penser à la protection de ses villes et, en premier lieu, Paris. L'organisation de la défense de la capitale date de plus d'un siècle, mais elle ne correspond plus au développement de la grande cité.
Le château du Louvre
En 1190, à la veille de son départ pour plusieurs mois en croisade, le roi décide de mettre en œuvre un vaste système de protection pour défendre la ville qu'il a choisie pour capitale d'un royaume encore affaibli par la féodalité souveraine des grands seigneurs. Paris s'est développé et compte près de cinquante mille habitants. De nouveaux faubourgs ont grignoté les vastes espaces maraîchers gagnés sur le marais assaini par l'ensemble des communautés religieuses et les grandes abbayes, comme Saint-Martin-des-Champs ou Saint-Victor, sur la rive droite et sur la rive gauche de la Seine.
Le danger d'une agression militaire peut venir de partout, notamment de l'ouest par le fleuve, comme l'avaient fait les Vikings au IXe siècle. Ainsi, une impressionnante forteresse sort de terre en quelques années. Conçu pour la défense de Paris, le Louvre apparaît alors comme un vaste édifice féodal dont le rôle sera également politique. Philippe Auguste veut affirmer son rôle de roi et sa suzeraineté, vis-à-vis des grandes puissances princières et comtales de son temps.
Si le séjour quotidien du roi, de sa famille et de ses proches conseillers demeure le plus souvent le palais de la Cité, le siège du gouvernement s'installe en dehors des murailles de Paris, en bordure de Seine, au Louvre. Son énorme donjon semble imprenable, l'ensemble des remparts et des barbacanes lui donne un aspect lourd et puissant.
Une enceinte efficace
Les systèmes de défense de la grande cité médiévale reposent alors essentiellement sur les constructions effectuées par Louis VII : la grosse tour du palais de la Cité, et principalement le Grand Châtelet où siège la police du roi au débouché du Grand Pont, à quelques pas du grand chantier de Notre-Dame. Sur la rive droite, l'enclos de l'ordre du Temple et sa haute tour de César permettent de protéger le chemin de Saint-Denis et les grandes abbayes munies d'enceintes de protection (comme Saint-Germain-des-Prés et Saint-Victor au sud, Saint-Martin-des-Champs au nord) sot autant de refuges pour le petit peuple en cas d'attaque. Tout cela s'avère insuffisant pour Philippe Auguste qui décide de faire ériger une impressionnante enceinte.
Près de 5 kilomètres de murailles munies de tours et de poternes sont construites en une vingtaine d'années. Les travaux commencent sur la rive droite, où les Parisiens ont créé plusieurs quartiers neufs. Deux centres nerveux méritent une protection singulière : le nouveau marché des Halles et la Grève avec ses ports permettant l'approvisionnement de la ville. Sur la rive droite, la ville pousse, s'organise et se développe. Lieu du commerce et de nouveaux artisanats, la population grossit chaque année et les bourgeois en assument la gestion courante. Pour barrer la Seine, des chaînes supportées par des flotteurs joignaient, à l'ouest, les tours de Nesle et du Coin et, à l'est la Tournelle et la tour Barbeau.
Une splendide réalisation militaire
Espacées d'environ 60 mètres, trente-neuf tours se dressent sur la rive droite et trente-huit sur la rive gauche. Hauts de 6 à 8 mètres et épais de 2, les nouveaux remparts englobent la plupart des quartiers, y compris le quartier populeux des Halles du Champeaux et le cimetière des Saints-Innocents. Redoutant une invasion anglaise qui anéantirait son royaume, Philippe Auguste fait de Paris la plus grande citée protégée d'Europe.
jeu.
02
févr.
2017
CONCILE DE TROYES : 13 JANVIER 1129
De retour de Jérusalem avec quelques-uns de ses compagnons, Hugues de Payns mobilise son énergie pour faire reconnaître l’ordre du Temple qu’il a fondé dans la Ville sainte. Parmi les appuis religieux et politiques qu’il sollicite, celui du pape Honorius II sera déterminant pour l’essor de l’Ordre. Le pape promet à Hugues de réunir un concile provincial qui sera chargé d’offrir une règle de vie à la nouvelle communauté.
Le concile s’ouvre à la cathédrale de Troyes le 13 janvier 1129*.
Le choix de Troyes ne doit rien au hasard. Hugues de Payns a trouvé un écho naturel dans sa Champagne natale auprès du comte Thibaud II et de son aristocratie. Surtout, il est parvenu à convaincre l’abbé Bernard de Clairvaux du bien fondé de la double vocation religieuse et militaire de l’ordre.
Ce 13 janvier 1129, la mobilisation est forte. Sous l’autorité du légat Mathieu d’Albano - représentant du pape - sont réunis les plus importants prélats des provinces ecclésiastiques de Sens et de Reims : les archevêques (Reims et Sens), les évêques (Chartres, Soissons, Paris, Troyes, Orléans, Châlons, Laon, Beauvais), les abbés (Clairvaux, Cîteaux, Vézelay, Pontigny, Trois-Fontaines, Saint-Denis de Reims, Saint-Étienne de Dijon et Molesme).
jeu.
19
janv.
2017
ROBERT D'ARTOIS, LE GOÛT DES CROISADES
Robert 1er d'Artois est né en 1216, il est le troisième fils de Louis VIII et de Blanche de Castille et frère de Saint Louis. Conformément à la volonté de son père, il reçut en 1237 le comté d'Artois. Il décède pendant la bataille de Mansourah le 8 février 1250 alors qu'il livre combat contre les ordres du roi.
mer.
18
janv.
2017
SAINT LOUIS ET LES LES RELIQUES DE LA SAINTE CHAPELLE
Dans le cadre de l’année franco-russe du tourisme culturel, une exposition sur le thème de Saint Louis et de la Sainte-Chapelle, impliquant le Centre des monuments nationaux, le musée du Louvre, le musée de Cluny et la Bibliothèque nationale de France, sera présentée du 3 mars au 4 juin 2017 dans les musées du Kremlin, à Moscou.
« L’exposition mettra en valeur le contexte historique du XIIIe siècle et la richesse de la création artistique au temps de Saint Louis, en insistant particulièrement sur les chantiers extraordinaires conduits sous son règne, et notamment celui de la Sainte-Chapelle », a expliqué Edward De Lumley, directeur du développement culturel et des publics au sein du Centre des monuments nationaux.
Parmi les pièces centrales transportées de Paris à Moscou figureront des panneaux de vitraux datant du XIIIe siècle de la Sainte-Chapelle qui, depuis leur restauration au XIXe siècle, ont été conservés à l’abri des regards. Seule une partie de ces panneaux a été présentée à la Conciergerie, à Paris, fin 2014, dans le cadre d’une exposition également consacrée à Saint Louis.
jeu.
05
janv.
2017
CROISADES ET CROISÉS AU MOYEN ÂGE
Conférence d'Alain Demurger
Mardi 17 janvier 2017 à 19h30
dim.
01
janv.
2017
MEILLEURS VŒUX 2017
Toute l'équipe de l'Association Historique du Temple de Paris
vous souhaite une très bonne année 2017 !
sam.
31
déc.
2016
LE JOUR DE L'AN : UNE HISTOIRE DE CHANGEMENT...
En mars, en septembre, en décembre… il faut attendre 1564 pour que le début de l'année soit fixé au 1er janvier. Quelle que soit la date, la tradition des cadeaux a toujours existé.
L'année n'a pas toujours commencé le 1er janvier. En 46 av. J.-C, Jules César décide de refondre le calendrier romain. Jusqu'alors, l'année commence en mars, mois de la reprise des activités agricoles et guerrières. Il instaure un nouveau calendrier dit « Julien », réglé selon le cours du soleil, comptant douze mois et commençant en janvier ; un calendrier qui ressemble beaucoup au nôtre.
Sous la République Romaine, aux calendes (premier jour du mois) de janvier, les Romains échangent des présents appelés étrennes. Un usage hérité, selon la légende, du règne du roi sabin Tatius, à l'époque de la fondation de Rome. Celui-ci avait l'habitude de recevoir en offrande de la verveine venant du bois sacré de Strenna, la déesse de la santé, d’où le nom d'«étrennes» venu jusqu'à nous.
Afin de placer le début de l'année sous un bon augure, des cadeaux sont échangés dans toutes les classes de la société romaine. Les amis s'offrent des figues, des dattes et du miel, en se souhaitant une année douce et agréable. Si, au fil du temps, les présents prennent de la valeur (monnaie d'or et d'argent ou meubles précieux), les Romains les plus modestes se contentent de petits cadeaux proches de nos portefeuilles et agendas.
jeu.
22
déc.
2016
LES TEMPLIERS CÉLÉBRAIENT-ILS NOËL ?
Dans les années 330, alors que l'empereur Constantin officialise la religion chrétienne, l'Église décide d'instaurer une fête spécifique
afin de célébrer la naissance du Christ.
Le choix de la date va s'inscrire dans un contexte de lutte contre le paganisme.
En effet, les Saturnales, célébrant le dieu des semailles et de l'agriculture, donnent lieu à Rome, à des réjouissances, souvent débridées, entre le 17 et le 24 décembre. Les Romains échangent des cadeaux, des porte-bonheur,
des gâteaux et décorent leurs foyers avec
du lierre, des branches de houx et du gui.
Le 25 décembre est aussi la fête la plus importante de Mithra, dieu venu de Perse symbolisant la lumière et la pureté, introduit à Rome par l'empereur Élagabal en 218 et dont
le culte devient officiel en 274, sous Aurélien.
Les adeptes de cette religion diffusée par les légionnaires dans les Provinces les plus éloignées de l'Empire, appartiennent plutôt à l'élite urbaine aristocratique et militaire. Ils célèbrent alors, au moment du solstice d'hiver, période de l'année où les jours rallongent, la renaissance du Sol Invictus, le "Soleil invaincu".
En fixant Noël au 25 décembre, l'Église facilite ainsi le passage des coutumes païennes à la foi chrétienne.
En 337, le pape Jules 1er est le premier à décréter que Jésus a vu le jour un 25 décembre. En 506, le concile d'Agde en fait une obligation dogmatique et, en 529, l'empereur Justinien déclare la nativité jour chômé. Mais la fête célébrant la Nativité ne connaît un réel essor qu'au Moyen Âge avec la propagation du christianisme. Le terme même de Noël devient une exclamation de joie, lancée par la foule en liesse lors des grandes occasions : naissances, baptêmes ou mariages princiers, entrées triomphales des souverains dans une ville.
sam.
17
déc.
2016
TABLEAU DE JACQUES DE MOLAY - CHÂTEAU DE MALMAISON
Jacques de Molay, Maître des Templiers.
Si vous visitez le château de Malmaison (Rueil-Malmaison-92), vous découvrirez un petit tableau évoquant une scène avec Jacques de Molay.
Acquis par l'Impératrice Joséphine au Salon de 1806 ce tableau a figuré dans les collections de Malmaison avec d'autres œuvres du même artiste.
Située en 1314, la scène évoque le moment où Jacques de Molay va être conduit au bûcher et reçoit les dernières exhortations du confesseur du roi Philippe le Bel pour avouer des crimes qu'il n'a pas commis. Ce thème dramatique tiré des heures sombres du Moyen Âge avait connu un grand succès en 1805 grâce à la tragédie en cinq actes de Raynouard intitulée « Les Templiers » et à divers ouvrages parus sur le même thème.
Le peintre a placé la scène dans un monument réel, la chapelle sud de Saint-Martin d'Ainay à Lyon, et a juxtaposé des éléments comme la cathèdre et la croix qu'il a reproduit d'après des documents médiévaux.
lun.
12
déc.
2016
LA CONCIERGERIE - PARIS
VOYAGER DANS LE TEMPS AVEC L’HISTOPAD !
C’est une véritable plongée dans l’Histoire que proposera désormais le Centre des monuments nationaux : De nouveaux dispositifs mis en place inviteront à découvrir ou redécouvrir ce lieu parfois méconnu, son histoire, les liens qu’il entretient avec son environnement architectural mais également les grands personnages qui lui sont associés.
lun.
05
déc.
2016
LES RELIQUES DE NOTRE-DAME DE PARIS
Très curieusement, l'immense majorité des Parisiens ignore totalement que la Sainte Couronne d'épines du Christ, considérée comme la deuxième relique la plus importante de la chrétienté après le saint suaire de Turin, est présentée dans la cathédrale à la vénération des fidèles, une fois par mois.
Contrairement également à la croyance, la Sainte-Chapelle ne possède plus aucune relique : les autres reliques de la Passion du Christ (un clou ainsi qu'un fragment de la croix) sont également à Notre-Dame.
Chaque premier vendredi du mois, dans une atmosphère d'un recueillement exceptionnel, les chevaliers du Saint-Sépulcre ont la charge de protéger et montrer la Sainte Couronne à la foule des fidèles.
Si la majorité de l'assemblée est composée de touristes qui ne mesurent pas leur chance, la ferveur des rares Parisiens présents est impressionnante : au moment où vient leur tour d'embrasser la relique, il n'est pas rare de voir des larmes d'émotion couler sur leurs joues.
sam.
03
déc.
2016
RICHARD CŒUR DE LION ET LES TEMPLIERS
Le maître templier Gérard de Ridefort, capturé par Saladin puis relâché en 1187, est salué une dernière fois par un chevalier anglais anonyme dans son journal, l'Itinerarium Regis Ricardi. Cette chronique consigne la mort de Gérard de Ridefort en 1189, lors d'une tentative avortée de reconquête d'Acre. Elle dit que le maître est devenu un martyr, "ce qu'il a mérité dans de nombreuses guerres". Le journal perdu a très bien pu être écrit par un templier au service de Richard 1er d'Angleterre pendant la troisième croisade. En tout cas, la nouvelle croisade a certainement scellé l'étroite collaboration entre les Templiers et le roi anglais.
Robert de Sablé devient maître de l'ordre du Temple en 1191, presque à coup sûr grâce à l'influence du souverain anglais, dont il a été le vassal. Sur le chemin menant à la Terre sainte, Richard Cœur de Lion s'arrête pour prendre Chypre aux Byzantins. Mais, comme il manque de moyens pour contrôler l'île, il la vend aux Templiers, transaction sans doute due aux liens étroits que l'Ordre a déjà tissés avec le souverain anglais. L'avenir des Templiers aurait sans doute été différent s'ils avaient consacré plus de ressources à cette île, mais ils ne placent que 20 chevaliers sur Chypre et 100 hommes en armes. Cela s'avère insuffisant pour la sécuriser et maîtriser la révolte des habitants, ils redonnent donc l'île à Richard Cœur de Lion. S'ils avaient possédé leur territoire, les Templiers auraient anticipé l'avènement des chevaliers hospitaliers, qui fondent leur propre Etat indépendant sur l'île de Rhodes en 1309. Le sort des Templiers reste donc lié à la Terre sainte et, quand celle-ci est tombée, la chute de le l'Ordre du Temple n'a ensuite pas tardé.
En attendant, les Templiers ont une valeur inestimable pour Richard Cœur de Lion,
surtout lors de sa grande victoire sur Saladin à la bataille d'Arsouf, le 7 septembre 1191,
au cours de laquelle il peut compter sur leur sérieux et leur discipline. Alors que Richard 1er part vers le sud sur le littoral depuis Acre, son armée est alors vulnérable sur ses flancs
aux attaques de la cavalerie turque de Saladin. Et c'est grâce aux Templiers et aux Hospitaliers que les Turcs sont battus et que la colonne chrétienne reste soudée.
Cela ressemble beaucoup à ce que les Templiers ont accompli pour Louis VII lors de sa traversée de l'Asie Mineure pendant la deuxième croisade.
Sur le champ de bataille proprement dit, Richard 1er place les Templiers en première ligne
de son armée, tandis que les Hospitaliers ferment la marche. Richard 1er a pour objectif de résister pendant que
les forces de Saladin s'épuisent à attaquer. Et c'est ainsi que cela se déroule.
mer.
23
nov.
2016
BAYEUX, JOYAU DU GOTHIQUE NORMAND
Quinzième volume de la collection « La grâce d’une cathédrale », ce livre exceptionnel est composé de trois grandes parties thématiques :
1. L’aventure de sa construction, de la cathédrale romane d’Odon jusqu’aux travaux contemporains.
2. Une description détaillée de l’édifice et de ses merveilles.
3. Sa riche histoire du Moyen Âge à nos jours.
La cathédrale de Bayeux présente la majestueuse réunion de l’art roman et de l’art gothique.
C’est aussi un haut lieu des rapports millénaires entre la France et l’Angleterre, depuis la bataille d’Hastings en 1066 jusqu’au Débarquement allié de 1944. Construite par Odon, évêque de Bayeux et frère de Guillaume le Conquérant, avec des ressources venues d’Angleterre, la cathédrale romane du XIe siècle a inspiré d’autres édifices dans toute la Normandie et même Outre-Manche.
Dès le XIIe siècle, Notre-Dame de Bayeux est reconstruite dans le nouveau style gothique normand, tout en gardant sa base romane : elle est notamment dotée au XIIIe siècle d’un magnifique chœur gothique à chapelles rayonnantes. Avec ses sculptures, ses stalles Renaissance, ses vitraux, ses peintures murales et ses cloches, la cathédrale constitue un ensemble considéré comme un des joyaux de la Normandie.
Cet ouvrage collectif donne aussi à lire les riches heures de l’édifice : la vie des chanoines et de leur somptueuse bibliothèque, les évêques longtemps proches des grandes cours d’Europe, les artistes et écrivains inspirés par elle, les fidèles qui l’animent au quotidien depuis mille ans et les visiteurs qui la découvrent, émerveillés.
mer.
23
nov.
2016
LE SUCRE : UNE DÉCOUVERTE DES CROISADES
On oublie souvent que la culture et la consommation de sucre en Europe sont antérieures à la « découverte » de l'Amérique. C'est d'abord en Orient que les croisés découvrirent la « canne à miel ».
Le sucre est l'une des obsessions du XXIe siècle, qui le tient pour responsable des progrès de l'obésité parmi nos contemporains - en particulier parmi les jeunes. En réalité, la consommation excessive de sucre est récente, mais sa consommation en soi a commencé plus tôt qu'on ne le croit.
On sait depuis longtemps que le sucre a constitué l'une des principales productions des îles Atlantiques au XVe siècle, puis l'un des principaux objets du grand commerce avec l'Amérique, créant ainsi un lien entre « douceur et pouvoir » (Sidney Mintz). On sait moins que sa production en Europe occidentale est antérieure à la découverte de l'Amérique et à l'exploration de Madère, des Açores et des Canaries par les Portugais et les Espagnols.
Le sucre est un produit assez courant dès le début du XVe siècle en Sicile et dans la péninsule Ibérique, où la culture de la canne à sucre est attestée encore auparavant, à l'époque musulmane. Si la fin du Moyen Âge a connu un boom sucrier, c'est parce que les contemporains de Jeanne d'Arc appréciaient le sucre, non pas tant comme une gourmandise que dans leur cuisine même. On a là une des grandes mutations dans l'histoire du goût occidental, qui va imprégner la cuisine de la Renaissance jusque vers 1650.
Ce sont les croisés qui ont découvert, à leur arrivée en Syrie, le sucre que s'arrachent les cuisiniers au XVe siècle. Les médecins, qui le voyaient souvent apparaître dans leurs manuels traduits de l'arabe, ont assuré sa diffusion.
mar.
22
nov.
2016
LES PORTS DES TEMPLIERS ET LE COMMERCE EN MÉDITERRANÉE
La plupart des produits qu'importent les Templiers, tels que les chevaux, le fer et le blé, leur parviennent par la mer. Dans un premier temps, les Templiers passent des accords avec des transporteurs et agents commerciaux, mais, au début du XIIIe siècle, ils commencent à se constituer leur propre flotte. Ils sont présents en masse dans tous le sports importants d'Outremer : Césarée, Tyr, Sidon, Gibelet (qui s'appelait Byblos dans l'Antiquité, et aujourd'hui Jbeil), Tripoli, Jebel et Port Bonnel, au nord d'Antioche. Mais leur port d'attache est Acre, ville fortifiée bâtie sur une langue de terre offrant une excellente protection par son double port.
Les principaux pouvoirs du royaume de Jérusalem sont représentés à Acre, mais, après la prise de Jérusalem par Saladin en 1187, la ville devient le nouveau quartier général des Templiers en Terre sainte. Selon le chroniqueur du XIIIe siècle connu sous le nom de Templier de Tyr, "Le temple était l'endroit le plus solide de la ville, dont une grande partie était au bord de la mer, comme un château. À l'entrée figurait une grande tour robuste dont les murs faisaient 8 mètres d'épaisseur". Il mentionne également une autre tour, bâtie si près de la mer que les vagues déferlaient contre elle, "dans laquelle était conservé le trésor du Temple".
dim.
20
nov.
2016
LE DÉBUT DES TEMPLIERS
Peur et massacres sur les routes
Nombre des participants à la première croisade sont revenus chez eux une fois la croisade terminée et quelques-uns des pèlerins les ayant suivis ont choisi de s'installer en Terre sainte. En raison d'une immigration franque insuffisante, les États croisés manqueront toujours de combattants. Le roi de Jérusalem, le prince d'Antioche et les comtes d'Édesse et de Tripoli ne peuvent disposer en tout que de 2000 chevaliers. Les villes sont sécurisées, mais les voyageurs restent vulnérables sur les routes, s'exposant aux attaques-surprises de bandits et d'ennemis.
Saewulf de Canterbury, qui se rend en Terre sainte en 1102, décrit comment les groupes de pèlerins débarquant à Jaffa et empruntant la route de montagne menant à Jérusalem se font attaquer. Les pèlerins épuisés qui s'arrêtent en route ou les groupes dont la taille modeste les rend vulnérables sont des proies idéales pour les bandes de bédouins nomades qui vivent dans le désert avoisinant.
Les bandits n'hésitent pas à tuer pour s'emparer de l'argent cousu dans les vêtements des voyageurs. Les pèlerins laissent les cadavres de leurs compagnons le long de la route menant à Jérusalem, car il est trop dangereux de prendre le temps de procéder à un enterrement chrétien dans les règles.
Le danger provient non seulement des bandits, mais également des forces turques au nord et des Égyptiens au sud. Un Russe narrant son pèlerinage en 1106-1107 fait référence aux Égyptiens fatimides qui tiennent Ascalon, au sud de Jaffa, lorsqu'il décrit sa visite de l'église Saint-Georges, à Lydda, sur la route reliant Jaffa à Jérusalem : "L'endroit regorge de sources. Les voyageurs se reposent au bord de l'eau, mais dans un climat de terreur car il s'agit d'un lieu désert. À proximité se trouve la ville d'Ascalon d'où les Sarrasins sortent volontiers pour venir tuer les voyageurs empruntant ces routes".
Le voyage de ce Russe en Galilée, qui l'a amené près de la ville de Baisan, n'est pas moins dangereux : "Sept rivières partent de cette ville. De grands roseaux poussent le long de ces rivières et la ville est bordée de nombreux palmiers formant une forêt dense. L'endroit est terrible et difficile d'accès car de féroces Sarrasins païens vivent là, n'hésitant pas à attaquer les voyageurs au niveau du gué". Une attaque particulièrement épouvantable se déroule à Pâques 1019. Un groupe de 700 pèlerins non armés, constitué d'hommes et de femmes, est parti de Jérusalem en direction du Jourdain. Aux dires d'un chroniqueur allemand, ils voyageaient "dans la joie, le cœur léger" quand les Égyptiens sont sortis d'Ascalon pour les attaquer. 300 pèlerins ont péri et 60 ont été capturés pour servir d'esclaves.
sam.
19
nov.
2016
CHEVALERIE ET RÉALISME
La notion de chevalerie apparaît en Europe occidentale lors du siècle ayant mené à la première croisade. Code social, moral et religieux, la chevalerie met l'accent sur les vertus du courage, du service et de l'honneur. Associé à la piété et à la foi, la chevalerie s'exprime dans les croisades. Godefroy de Bouillon, chef de la première croisade, est considéré comme l'incarnation des vertus de la chevalerie, et les chroniqueurs ont glorifié Baudouin, son frère et successeur, pour les qualités chevaleresques affichées après avoir capturé la femme d'un prince musulman. Découvrant qu'elle était enceinte, il l'a immédiatement renvoyée auprès de son mari, lui témoignant le plus grand respect.
Saladin finit par admirer le code chevaleresque des chevaliers francs et se comporte en retour avec courtoisie, montrant parfois une certaine clémence, comme en témoigne son siège du château de Kerak de Renaud de Châtillon. On célèbre un mariage dans l'enceinte du château et, lorsque la femme de Renaud de Châtillon envoie des plateaux du repas festif à Saladin, cantonné à l'extérieur, ce dernier demande, plein de délicatesse, dans quelle chambre le couple est logé afin qu'il ne les bombarde pas pendant leur nuit de noces. C'est pour ce genre de geste que Saladin est devenu une légende dans tout l'univers chrétien, adversaire de valeur et honorable. Certains ont naïvement expliqué ce phénomène en supposant que sa mère devait être anglaise. En fait, Saladin respecte les préceptes de la version islamique de la chevalerie, la futuwwa, terme que l'on pourrait traduire par noblesse.
Mais, en réalité, les relations chevaleresques sont rarement la règle entre croisés et musulmans. Le massacre perpétré par les croisés lors de la chute de Jérusalem en 1099 est honteux, mais n'a rien d'exceptionnel. Les populations qui ne se rendent pas sont condamnées à mort ou à l'esclavage, à l'image des actes de Zengi lorsqu'il s'empare d'Édesse en 1144, ou comme le montrent les Mamelouks lorsqu'ils prennent d'assaut Acre en 1291 et décapitent jusqu'au dernier habitant de la ville. La capitulation n'est pas pour autant une garantie : ainsi, malgré sa promesse, le sultan mamelouk Baybars tue près d'un millier de prisonniers après la chute de Saphet en 1266.
mar.
15
nov.
2016
CHÂTEAUX DES CROISÉS
DES AVANT-POSTES ISOLÉS, UNE CHUTE INÉVITABLE
La chute des châteaux croisés au profit des Mamelouks mérite quelques explications. Comment ces structures magnifiques, dont la construction a coûté si cher et a demandé tant d'efforts, faisant appel aux toutes dernières conceptions militaires de l'époque et défendues par des hommes d'un courage à toute épreuve, ont-elles si rapidement capitulé ou été capturées ? Les réponses sont multiples, car il s'agit d'une combinaison de facteurs.
Le château templier de Beaufort, qui surplombe l'extrémité sud de la vallée de la Bekaa, au Liban, tombe en 1268 aux mains de Baybars, aidé par des ingénieurs militaires de tout premier plan. Ces derniers assemblent 26 engins de siège. (Trébuchets, Mangonneaux, tours de siège…). Les cadres en bois et les pièces métalliques achetés à des marchands vénitiens arrivent par bateau dans les ports égyptiens. Dans ce cas précis, les Templiers ont été dépassés par la technologie. Mais, deux ans auparavant, Baybars s'est emparé du château templier de Saphet (Safed) à cause d'une trahison.
jeu.
03
nov.
2016
CONTRE LA SUPPRESSION DU NOM DU SQUARE DU TEMPLE
Pierre Aidenbaum, maire (PS) du 3e arrondissement de Paris, veut débaptiser le « Square du Temple » pour le nommer « Square Elie Wiesel », faisant complètement abstraction de l’histoire du lieu, inscrite dans la mémoire des Français et le quotidien des Parisiens.
ven.
28
oct.
2016
IMAGES ET ORNEMENTS AUTOUR DES ORDRES MILITAIRES AU MOYEN ÂGE
Si l’étude des ordres religieux-militaires a, ces dernières décennies, bénéficié d’un dynamisme fécond, cet ouvrage explore des voies nouvelles et se distingue à plusieurs titres. Il est original par la réunion, pas si fréquente, d’une quinzaine de spécialistes d’histoire et d’histoire de l’art, comme par son ouverture à des sources jusqu’ici peu considérées : peintures murales, sculptures, objets liturgiques ou encore sceaux.
Le croisement des regards dans une véritable interdisciplinarité, la reprise à frais nouveaux de dossiers a priori connus tout comme l’analyse de nouveaux matériaux conduisent à nuancer des certitudes et à remettre en cause quelques lieux communs. Le volume permet de saisir les dévotions et la liturgie des frères du Temple et de l’Hôpital, d’accéder à leur culture visuelle et de mesurer l’ambition de certains ensembles peints ou sculptés. Tout en ouvrant la comparaison à d’autres ordres religieux ou aux élites laïques, l’entreprise espère encourager de nouveaux questionnements sur la place et la singularité du monachisme militaire au sein de la spiritualité et de la culture du Moyen Âge.
mer.
28
sept.
2016
LE SACRE DU ROI
L’historien Patrick Demouy raconte le Sacre des Rois et des Reines de France dans un somptueux livre de référence destiné au grand public : plus de mille ans d’histoire célébrant l’union du Roi et de la Nation.
Patrick Demouy raconte l’origine et l’évolution du Sacre, cette onction unique en Europe. Il décrypte les enjeux symboliques et politiques de cette cérémonie qui a permis d’assoir la légitimité du Roi et de sa dynastie pendant des siècles. Il éclaire la légende de la Sainte Ampoule, les guérisons miraculeuses des écrouelles, et comment Reims s’est imposée comme ville du sacre.
Toutes les étapes du Rituel du sacre sont détaillées, du Lever du Roi au magnifique Festin offert par la ville, qui clôturait une cérémonie longue de 7 heures. L’ouvrage comprend également le récit, sous forme de notices illustrées, des 76 sacres royaux, de Pépin le Bref en 751 à Charles X en 1825.
Une somptueuse iconographie composée de 270 images : miniatures médiévales, gravures, tableaux, photos des insignes royaux (couronnes, sceptres…) et des lieux du sacre.
ven.
26
août
2016
VASE SPHÉRO-CONIQUE À USAGE MILITAIRE
Titre / dénomination : Vase sphéro-conique
Lieu de découverte : Jordanie, Ajlun, château
Date / période : v. 1184
Matériaux et techniques : Céramique non glacée, décor estampé
Dimensions : H. environ 12 cm
Ville de conservation : Ajlun
Lieu de conservation : Musée archéologique
De forme conique, cet objet à petit goulot sphérique aux lèvres épaisses percées d’une embouchure minuscule, fait partie d’un large groupe dont la plupart des spécimens sont réalisés en terre réfractaire. On en connaît aussi quelques-uns en céramique glacée (1) et en verre (2).
Depuis longtemps, les archéologues spécialisés dans les périodes ayyoubide et mamelouk sont perplexes quant à la fonction et l’utilisation de ces objets. Plusieurs hypothèses ont été avancées : lampes de berger, vases pour lancer du naphte sur l’assaillant, régulateurs de température pour les fours de potiers, bouteilles à bière (en regard des inscriptions). Peut-être ces objets avaient-ils plusieurs usages, l’hypothèse militaire étant la plus courante, d’autant que de nombreux objets ont été trouvés dans les châteaux forts et les douves attenantes. Cette explication est appuyée par une source arabe, le Tabsirat arbab al-Bab de l’historien Tarsusi. Dans ce traité d’armurerie composé en 1187 pour Saladin, il décrit surtout le procédé de fabrication du contenu, sans indication claire en ce qui concerne le contenant, mis à part le fait qu’il soit en terre cuite. Par contre, il signale que le lancement de ces objets se faisait par une catapulte et qu’ils avaient une grande puissance de feu ; on pouvait aussi les lancer manuellement par dessus les remparts, à une distance efficace pour brûler les assaillants ou les éloigner du château fort.
lun.
01
août
2016
LES TEMPLIERS À ROUAD (Syrie)
Rouad, l'Arvad de la bible, l'Aradus de l'antiquité gréco-romain, est l'unique île de toute la côte syro-palestinienne. Un îlot de grès stérile s'étendant sur 700 mètres de long et 400 de large, au ras des flots (15 mètres d'altitude). Deux petites anses constituent un abri pour les bateaux de pêche. Située à trois kilomètres du rivage et à quatre kilomètres au sud-ouest de Tortose, elle recueillit les Templiers de Tortose après l'agonie du Royaume latin. Tyr était tombé aux mains des Musulmans le 19 mai 1291, Acre le 28 mai, le château de mer de Sidon le 14 juillet, Beyrouth le 21 juillet et Tortose fut évacué le 3 août. Les Templiers restèrent sur l'île jusqu'en 1302.
mar.
12
juil.
2016
Frère Guérin, précurseur des Archives nationales
Un événement gênant va être à l'origine de la création des archives du royaume, ancêtres lointaines des Archives nationales.
Nomade par la force des choses, en raison de la fragilité de son royaume, entre deux chevauchées militaires, comme les autres rois de son temps, Philippe Auguste transporte partout avec lui dans les fontes de son cheval et celles de sa suite son nécessaire "professionnel", une partie de son trésor, les archives et les actes officiels dont il a besoin et son sceau royal.
Le 3 juillet 1194, au pied du château de Fréteval (aujourd'hui dans le département du Loir-et-Cher), c'est la débandade. Les troupes de Richard Cœur de Lion écrasent celles du roi de France et ce dernier dépité, s'enfuit, perdant ses précieuses sacoches…
Moqueur et ravi d'une aussi belle journée, le roi d'Angleterre aurait lui-même détruit les documents retrouvés dans l'herbe piétinée, notamment les livrets de comptes des impôts royaux de son ennemi…
ven.
08
juil.
2016
LA GROSSE TOUR, PREMIER DONJON DE PARIS
Lors de son arrivée au pouvoir (1180-1223), Philippe Auguste
est confronté à la toute-puissance anglaise qui, en France, possède d'immenses territoires, dont la Normandie. La frontière entre ces possessions anglaises et les domaines du roi de France se situe au niveau de la forteresse de Gisors : les armées anglaises y sont cantonnées, menaçant à tout moment d'envahir Paris.
Depuis le début du XIIe siècle, la petite bourgade qui a pris naissance sur l'Île de la Cité est en pleine croissance démographique. Et la situation devient urgente : Philippe Auguste doit partir pour la troisième croisade avec son beau-frère et rival Richard Cœur de Lion, sur demande du pape. Mais auparavant,
il doit s'assurer que les villes de son royaume seront entourées de puissantes murailles afin de les protéger contre d'éventuelles incursions anglaises.
Naissance du Louvre
C'est ainsi qu'en 1190, il ordonne de faire construire une enceinte défensive autour de Paris.
Les quartiers de la rive droite, du Marais à la rue Saint-Denis en passant par les paroisses de Saint-Germain l'Auxerrois et Sainte-Opportune, sont les premiers cernés.. La muraille, haute de neuf mètres sur trois mètres de large, est longue de trois kilomètres et comporte des tours rondes tous les soixante mètres. Du côté de la Seine, l'enceinte doit être renforcée par une grande forteresse, censée empêcher les attaques à l'ouest au niveau du fleuve. Commencée en 1190,
la Grosse Tour du Louvre est achevée en 1202. Sa position lui permet de surveiller directement les deux voies d'accès qui arrivent de Normandie : non seulement la Seine, mais aussi la grande route, aujourd'hui la rue Saint-Honoré. A cette époque, le Louvre n'est pas la demeure officielle du roi, qui reste le palais de la Cité (l'actuelle conciergerie). Par la suite, la Grosse Tour connaît des transformations : ainsi en 1230, Saint-Louis aménage la grande salle du château.
Les historiens ignorent toujours la signification du nom Louvre. Parmi toutes leurs propositions, ils ont pensé que celui-ci tirait son origine du latin lupus, "loup", évoquant la chasse au loup, ou bien du mot saxon lower, qui signifie "forteresse", mais la question n'est pas encore tranchée…
mer.
29
juin
2016
LA DERNIÈRE CROISADE - Xavier HÉLARY
Pour la première fois, et dans un contexte géopolitique particulier, la dernière croisade est racontée et expliquée.
25 août 1270 : Saint Louis s'éteint dans le camp de l'armée croisée, près de l'ancienne Carthage. Partis au début du mois de juillet d'Aigues-Mortes, les barons et les chevaliers qui ont pris la croix à la suite du roi de France débarquent à Tunis quelques jours plus tard. Paralysés par l'attente toujours différée du roi de Sicile, épuisés par les chaleurs de l'été tunisien, les croisés sont rapidement décimés par la maladie qui emporte le roi et plusieurs hauts personnages.
Après quelques combats menés pour sauver les apparences, l'armée rembarque au mois de novembre. La destruction de la flotte dans un port sicilien par une tempête empêche l'expédition de se poursuivre en Terre sainte. Les survivants n'ont plus d'autre choix que de rentrer en France.
Entreprise à grands frais, précédée de nombreux préparatifs de toutes sortes, la huitième et dernière croisade s'avère un échec complet. C'est le récit d'un désastre qu'entreprend ce livre, depuis la prise de croix de Saint Louis en 1267 jusqu'au retour des croisés au printemps 1271. Un désastre à méditer en ces temps de crispations et de confrontations.
dim.
19
juin
2016
GISANT DE JEAN II D’ALLUYE (1180 – †1248)
Le travail de restauration du gisant du chevalier croisé Jehan II d'Alluye, pièce maîtresse des collections du Cloisters Museum, est terminé. Ce fut un travail long et minutieux auquel se prêta Lucretia Kargère, restauratrice au Metropolitan Museum of Art. L'analyse des matériaux au microscope par le LRMF (Laboratoire de Recherche des Musées de France) a permis d’identifier précisément la provenance de la pierre. Celle-ci fut extraite à Apremont-sur-Allier (18), non loin de l'abbaye de la Clarté-Dieu, près de Tours (37).
mar.
14
juin
2016
CHARTE DE FONDATION DE LA SAINTE-CHAPELLE PAR LOUIS IX
De Baudouin II de Courtenay, empereur latin de Constantinople, Louis IX a obtenu, à grands frais, la cession de la Sainte Couronne d'Épines et un fragment de la Vraie Croix. Pour abriter ces reliques, il fait édifier, au Palais, dans l'Île de la Cité, une chapelle à deux étages, conçue en forme de châsse vitrée.
Le bâtiment est réalisé entre 1239 et 1246 et sa consécration intervient le 26 avril 1248. Longtemps attribué à Pierre de Montreuil, l'édifice est peut-être l'œuvre d'un des architectes de la cathédrale d'Amiens. Les vitraux sont probablement dus à des maîtres verriers chartrains. L'édifice fut puissamment restauré entre 1840 et 1857 par Duban, Lassus et Viollet-le-Duc.
L'acte de fondation prévoit la création d'un corps de chapelains et de clercs affecté aux célébrations du culte dans la chapelle. Notons surtout son impact symbolique, sans précédent : l'accueil de ces reliques au Palais du roi de France consacre l'union durable de sa dynastie à la personne du Christ. Charles V, de même que son frère le duc Jean de Berry, à la fin du XIVe siècle, imiteront leur aïeul Saint Louis en faisant édifier les Saintes-Chapelles respectives de Vincennes et de Bourges.
mar.
31
mai
2016
SCEAU DE LA MAISON DU TEMPLE DE PARIS
Une charte originale datée de 1290 est attribuée à un des trésoriers du Temple de Paris, Jean de Tour. Il s'agit d'un acte de vente d'une maison appartenant à l'ordre du Temple à Paris. Sur ce document est appendu un sceau particulier de la maison du Temple de Paris, ce qui est très rare.
Description : dans une rose gothique, une croix monumentale, accompagnée à dextre d'un château à trois tours en poivrière,
et à sénestre d'un chevalier à genoux.
Le champ est semé de quatre fleurs de lys.
Légende reconstituée :
Sigillum terre et domini domus militie Templi Parisius
Diamètre du sceau : 48 mm
La partie supérieure est endommagée.
lun.
30
mai
2016
Révolte à Paris contre les conséquences du renforcement de la monnaie (décembre 1306)
"À cause d'une mutation monétaire, c'est-à-dire du passage de la monnaie faible à une monnaie forte, une révolte désagréable s'éleva à Paris à cause des loyers des maisons.
En effet, les citoyens de Paris étaient forcés de louer leurs maisons et d'acquitter leurs loyers en monnaie forte selon l'ordonnance royale, ce qui correspondait pour le petit peuple à s'acquitter d'un loyer presque triplé par rapport au prix habituel. Enfin, une foule de gens du peuple et des bourgeois de Paris, excités contre le roi, se dirigèrent aussitôt vers la maison du Temple de Paris, dans laquelle ils savaient que le roi s'était réfugié, et demandèrent de pouvoir accéder devant lui et quand cela leur fut refusé, ils bloquèrent les issues de la forteresse du Temple par la force afin que les vivres ne puissent être apportés au roi. De plus, quand ils se rendirent compte qu'Étienne Barbette, citoyen de Paris, riche et puissant, qui était officier voyer de la cité, était le principal conseiller et à l'origine de l'ordonnance sur le loyer des maisons, très en colère contre lui, ils livrèrent au pillage puis aux flammes d'abord la maison qu'il avait hors des murs de la cité, puis de la maison qu'il habitait près de Saint-Martin dans le faubourg.
Quand le roi découvrit ces méfaits, ne supportant pas plus longtemps le mal qui avait été fait à lui-même et à son bourgeois, il punit de mort tous les fauteurs de troubles qu'il put trouver. Et il fit pendre les plus coupables, hors des portes de la cité, aux arbres les plus proches, ainsi qu'à des fourches patibulaires installées aux entrées les plus importantes de la ville".
Continuation de Géraud de Frachet,
Recueil des historiens de France.
lun.
23
mai
2016
PESTES ET ÉPIDÉMIES AU MOYEN ÂGE
Cet ouvrage raconte d’abord les ravages de la grande peste noire qui s’abattit sur l’Europe au XIIIe siècle.
Un panorama des épidémies et des foyers infectieux (lèpre, choléra) du XIIe au XVe siècle.
Le texte inclut des portraits (médecins, sages-femmes), des remèdes et prescriptions, un historique et un descriptif de chacune des maladies évoquées.
Enfin, outre l’influence historique, politique et religieuse de ces maladies sur la société et les mœurs, le texte étudiera aussi leur influence en peinture et en sculpture…
Pestes et épidémies au Moyen Âge
Éditeur : Ouest France
Auteur : François de Lannoy
Nombre de pages : 128
Nombre de photos : 130
Prix : 15,90 €
Date de parution : 27/05/2016
L'auteur :
Docteur en histoire, François de Lannoy a publié de nombreux articles sur l’histoire, l’art et la civilisation médiévale dans la presse spécialisée.
lun.
23
mai
2016
TORTURES ET SUPPLICES AU MOYEN ÂGE
En matière de supplices infligés à son prochain, l’homme, décidément, se surpassa.
Qu’il fut laïc ou ecclésiastique, il fit preuve d’une débauche d’imagination : bûcher, noyade, roue, écartèlement, empalement, écorchement, « désentripaillage », pendaison, étranglement et enfin la décapitation, réservée aux nobles !
Quant à la « question », un terme si noble pour une chose si horrible, puisqu’elle désigne ni plus ni moins la torture en vue des aveux ou pour arracher au patient qui porte bien son nom, elle fit, elle aussi d’innombrables victimes. Pourtant des idées fausses ont encore droit de cité.
Savez-vous qu’au Haut Moyen Âge la torture, courante dans le monde romain, n’existait pas chez les peuples germaniques ? Qu’elle ne se porta jamais aussi bien qu’au XVIe siècle, celui de la Renaissance et de l’Humanisme ? Et que la fameuse « Vierge de Nuremberg », cette épouvantable cage de fer constellée de lames acérées qui se refermait sur les victimes, fut inventée en 1793, et se développa surtout dans la littérature Romantique ?
Si les hommes et les femmes payèrent un lourd tribut à cette barbarie, ils ne furent pas les seuls.
Nos compagnons à quatre pattes, considérés comme doués de raison et donc de responsabilité, subirent, comme les humains, le fer, le feu et les épouvantements (comme la fameuse truie de Falaise)…
sam.
21
mai
2016
LES TRIBULATIONS DU CORPS DE SAINT LOUIS
Louis IX est mort très loin de chez lui – de l’autre côté de la Méditerranée – le 25 août 1270. Or, il est enterré à Saint-Denis le 22 mai 1271, soit neuf mois plus tard : dans quel état était le corps du roi, quel type de dépouille a ainsi été portée en terre ? Si le Moyen Âge ignore les techniques de l’embaumement, il pratique le démembrement des corps afin de rapatrier des cadavres devant entreprendre un long voyage.
ven.
13
mai
2016
LA CONVERSION COMME DIPLOMATIE
Sous l’influence des ordres mendiants, et plus précisément de saint François d’Assise,
Louis IX préfère la diplomatie à la guerre et, surtout, conçoit ses rapports avec les rois « païens » non plus sous l’angle d’un affrontement guerrier mais sous celui d’une possible conversion. Cette évolution correspond à une véritable révolution intérieure des consciences dans l’esprit des chrétiens. Elle se prolongera après Saint Louis, expliquant pourquoi il sera le dernier roi à se croiser. La conversion de l’infidèle prime dorénavant
sur son asservissement, sur la conquête de ses terres, sur sa mise à mort.
ven.
29
avril
2016
CONFIRMATION DES DROITS DE PROPRIÉTES AUX TEMPLIERS DE PARIS
Philippe IV, dit le Bel, roi de France, accorde par grâce spéciale un amortissement aux Templiers de Paris, pour des biens qu’ils avaient acquis sans son consentement ni celui de ses prédécesseurs, à savoir les maisons de Berne (Val-d’Oise), de Jouy-le-Comte (Val-d’Oise), de Baillon (Val-d’Oise), de Bellay (Val-d’Oise), du Mesnil-Saint-Denis (Yvelines), toutes sises dans la châtellenie de Beaumont. Les Templiers reçoivent tous les droits sur ces biens et ne pourront être contraints par le roi de France à les lui rendre. Si d’autres héritiers des anciens rois réclament une restitution, le roi de France les en empêchera.
Fait à Breteuil (Oise) - entre le 11 et le 14 septembre 1291.
Auteur : Philippe [IV], roi de France
Bénéficiaire : Ordre du Temple
Rédacteur : Chancellerie royale
Archives nationales
Taille du parchemin : 20 x 22 cm
Scellé du sceau de cire verte sur lacs de soie rouge et verte de Philippe IV, roi de France ; traces de cire rouge (sceau du secret) sur le repli à gauche.
Lieu de conservation : Paris AN : S 4992 - Ordre de Malte, doss. 30 (anc. S 4993 n° 2)
Accès : original non accessible (conservé en réserve du musée)
mar.
26
avril
2016
Une Œuvre, une Histoire : Stèle funéraire chrétienne avec inscription quadrilingue (judéo-arabe, latin, grec et arabe)
Titre / dénomination : Stèle funéraire quadrilingue d’Anne, mère du clerc Grisanthe
Auteur : inconnu
Lieu de production : Palerme, Sicile
Lieu de découverte : Palerme, église de S. Michele Archangelo, au sein du complexe de la Biblioteca Comunale, Sicile
Date / période : 1149
Ville de conservation : Palerme
Lieu de conservation : Musée de la Zisa
Inscription : Grec, arabe et judéo-arabe
La stèle a la forme d’un hexagone irrégulier et était insérée dans un sarcophage. Au centre figure une croix grecque en opus sectile et mosaïque. Entre les bras de la croix est écrit IC/XC.NI/KA, abréviation de la formule Iêsous Christos Nikâ, « Jésus-Christ vainc ». Quatre inscriptions en judéo-arabe (1), latin, grec et arabe entourent la croix.
La stèle commémore la sépulture d’Anne, mère de Grisanthe, clerc du roi normand Roger II (r. 1095-1154). Anne meurt le soir du 20 août 1148 et son corps est enterré dans la cathédrale de Palerme ; par la suite, Grisanthe fait construire en son honneur une chapelle funéraire dans l’église de S. Michele Arcangelo à Palerme. La chapelle est dédiée à Anne, mère de la Vierge, et elle est complétée durant le mois d’avril 1149. Le corps d’Anne est transféré
le soir du vendredi 20 mai 1149 et la cérémonie est officialisée par le clerc « avec des prières grecques et latines ».
Le 5 décembre, meurt également Drogo, le père de Grisanthe, et son corps est enterré dans la même chapelle.
Sur sa tombe est apposée une stèle trilingue (grec-latin-arabe). Les deux épitaphes faisaient partie d’un groupe de cinq stèles (aujourd’hui seules trois sont conservées) qui rapportaient les circonstances qui entourèrent la sépulture des parents de Grisanthe.
L’inscription d’Anne est destinée aux communautés linguistiques, ethniques et confessionnelles présentes à Palerme, capitale de la Sicile (2) comme Urbs felix dotata populo trilingui (« Ville heureuse habitée par une population trilingue »), expression qui renvoie aux latin, grec et arabe, pratiqués par ses habitants. La stèle d’Anne utilise quatre alphabets différents (hébraïque, latin, grec et arabe) pour rendre quatre textes similaires par leur contenu mais divers dans les langues qu’ils utilisent. Il en découle que, du point de vue du simple impact visuel, le message apparaît destiné à des communautés ethniques et religieuses distinctes, chacune identifiée par son alphabet et sa langue. L’inscription en judéo-arabe est la seule attestée hors de la communauté juive de l’île. L’inscription sous-entend l’idée que les diverses communautés constituent un seul peuple sous le gouvernement d’un même roi ; si l’on retient cette lecture, il est plausible de considérer que le commanditaire, Grisanthe clerc royal, a été un des interprètes d’un tel programme politique normande, définie par Pierre d’Eboli
Selon J. Johns, la stèle est non seulement un témoignage de la politique rogérienne à destination du populus trilinguis, mais également une référence à son programme de conversion des Juifs et des Musulmans, qu’il entendait rassembler au sein d’une église trilingue. Le jour de la translation du corps d’Anne aurait été choisi avec soin, de manière à se rapprocher le plus possible de fêtes importantes dans les quatre calendriers. Le 19 mai 1149, jour de la translation, était proche aussi bien de la Pentecôte juive que de la Pentecôte chrétienne, festivités toutes deux liées à l’idée de conversion. Cette politique serait confirmée par les mots de Romuald de Salerne (3), qui nous informe que le roi Roger : «circa finem autem vitae suae secularibus negociis aliquantulum postpositis et ommissis Iudeos et Saracenos ad fidem Christi convertere modis omnibus laborabat, et conversis dona plurima et necessaria conferebat» (« vers la fin de sa vie, délaissant et renvoyant à plus tard les questions séculières, s’employait avec tous les moyens à convertir les juifs et les sarrazins à la foi du Christ, et attribuait aux convertis des dons abondants et opportuns »).
mer.
13
avril
2016
LE BOBARD DES FRANCS-MAÇONS
Comment associer en une seule idée reçue deux sujets phares de la presse magazine et de l’édition ? En posant l’hypothèse d’une filiation entre l’ordre du Temple et la franc-maçonnerie ! Selon ses motivations intellectuelles et sa rigueur scientifique, on considérera cette parenté comme probable ou totalement fantasque, mais gageons que les tenants de la première voie seront les mieux placés au palmarès des ventes en librairie. Dans leurs ouvrages aux titres tapageurs, ils tenteront de prouver par d’invraisemblables démonstrations que les templiers détenaient des savoirs ésotériques hérités du fond des âges, qu’avant de mourir, le grand maître Jacques de Molay a transmis les rênes de l’ordre à un successeur, et que des templiers en fuite ont créé la franc-maçonnerie en Écosse…
lun.
04
avril
2016
CIMETIÈRE CROISÉ D’ATLIT – CHÂTEAU PÈLERIN - ISRAËL
Premiers sondages archéologiques
Le cimetière d’Atlit est localisé à proximité du Château-Pèlerin, édifice bâti entre 1217 et 1218 durant la cinquième croisade et confié à l’ordre du Temple en 1220. Ce château auquel était associé une occupation entourée d’une enceinte fortifiée est situé à une douzaine de kilomètres au sud de Haïfa et correspond à l’une des dernières implantations des croisés au Proche-Orient.
L’espace funéraire a été découvert en 1934 lors des fouilles dirigées par C. N. Johns à l’extérieur des remparts et n’a alors fait l’objet que d’une fouille de surface ; le site a ensuite été partiellement remblayé. Par sa taille et son état de conservation, ce cimetière est un exemple exceptionnel illustrant les pratiques funéraires des croisés. Mais depuis sa découverte, le site, sans toutefois avoir été étudié avec les méthodes récentes d’archéo-thanatologie, se détériore peu à peu notamment à cause de la proximité de la mer.
mar.
29
mars
2016
LES DÉPENSES DE SAINT LOUIS
Comptes de l'hôtel de Louis IX : tablettes de cire de son chambellan Jean Sarrazin
Hérité de l'Antiquité, l'usage de la tablette de cire est encore vivace au XIIIe siècle. C'est ainsi que le chambellan du roi
Jean Sarrazin y consigne les dépenses de l'hôtel de Louis IX, dont sont conservées deux années, 1256 et 1257. Il s'agit de pièces d'une rareté exceptionnelle car ces tablettes, recopiées sur registres, étaient destinées à resservir, et donc à être régulièrement effacées.
En témoignage le trait qui raye la totalité du texte gravé dans la cire, et qui rend l'écriture d'autant plus difficile à lire. Il n'existe que sept exemples comparables, mais tous postérieurs à celui-ci.
Les tablettes de Jean Sarrazin constituent une sorte de relevé des comptes que le roi avait chez les Templiers où était déposé son trésor.
Elles gardent la trace des retraits et des paiements effectués par les clercs du souverain auprès des six métiers de l'hôtel royal : paneterie (boulangerie), échansonnerie (cave), cuisine, fruiterie, écurie et chambre (garde-meubles et garde-robes).
Chaque métier disposait d'un compte séparé et des bilans étaient établis régulièrement.
On trouve aussi, dans l'ordre alphabétique des prénoms, les comptes que des particuliers avaient, à des titres divers (équipement, gages, aumônes), auprès du service du roi : du chevalier au barbier, en passant par les quatre chambellans et le garde du trésor.
Ces tablettes, par-delà un aperçu unique sur les pratiques financières d'un monarque soucieux de réformer l'administration de sa Maison, nous offrent des renseignements extrêmement précieux sur son train de vie, son entourage, sa vie quotidienne et ses déplacements.
ven.
18
mars
2016
La malédiction des Templiers, entre légende et réalité
Le 18 (ou 11) mars 1314, Philippe le Bel envoie au bûcher Jacques de Molay, le maître de l'Ordre du Temple. La légende veut qu'au milieu des flammes, le maître ait maudit ses bourreaux. La triste fin des Capétiens semble donner corps à cette idée, à moins que leur infortune n'ait été elle-même à l'origine de la légende.
ven.
18
mars
2016
LE BÛCHER DE JACQUES DE MOLAY, 11 OU 18 MARS 1314 ?
À l'issue du Concile de Vienne, les quatre principaux dignitaires de l'ordre, Jacques de Molay, Hugues de Pairaud, Geoffroy de Charnay et Geoffroy de Gonneville, n'étaient pas concernés par les décisions de celui-ci. Le pape Clément V s'était réservé de régler leurs cas plus tard.
Le 22 décembre 1313, il chargea donc trois cardinaux non de juger mais de signifier la sentence aux quatre derniers dignitaires : Les trois cardinaux arrivent à Paris au début de mars 1314.
Depuis mars 1310, Molay, Charnay, Pairaud et Gonneville étaient emprisonnés à Gisors, dans le château royal devenu une prison d’État...
ven.
18
mars
2016
LA DÉCLARATION DE JACQUES DE MOLAY SUR LE BÛCHER
La chronique métrique de Geoffroi de Paris mentionne la prise de parole de Jacques de Molay sur le bûcher le 11 (ou 18) mars 1314. Contemporaine des faits, œuvre d’un clerc à la chancellerie royale qui a vu la scène, elle est de première main.
Dans sa prise de parole Jacques de Molay n’a fait qu’assigner devant Dieu ses persécuteurs, il ne les a pas maudits. Il ne désigne nommément aucun coupable, ni ne fixe aucun délai pour un quelconque trépas.
Aucun témoin direct n’a rapporté de malédiction proférée par Jacques de Molay à l’encontre du pape ou de Philippe le Bel. Attention donc à ne pas confondre avec le roman « Les Rois maudits » de Maurice Druon qui est une œuvre littéraire…
lun.
22
févr.
2016
LE PROCÈS DES TEMPLIERS, UNE NOUVELLE APPROCHE
Conférence d’Alain Demurger
Jeudi 25 février 2016 à 20h30
À l'invitation des Amis de la bibliothèque, Alain Demurger, maître de conférences honoraire de l'Université de Paris I- Panthéon-Sorbonne, éminent spécialiste de l’ordre du Temple, propose une conférence intitulée « Le procès des Templiers : une nouvelle approche ».
Polarisés sur les problèmes de la culpabilité (ou non) des templiers, sur la fiabilité (ou non) à accorder à leurs aveux, les historiens du procès du Temple ont négligé certaines approches de l'affaire que les documents existants ou d'autres qui ont peu retenu l'attention permettaient pourtant de mettre en valeur.
Alain Demurger exposera les principaux résultats d'une recherche dont les détails sont présentés dans son dernier livre : « La persécution des templiers - Journal (1305-1314) ».
lun.
04
janv.
2016
LE MONASTÈRE SAINTE-CATHERINE - Mont Sinaï – Égypte
Le Sinaï, haut lieu des premiers siècles du christianisme, devint, après la conquête arabe de 630, une terre musulmane. Seuls les moines de Sainte Catherine parvinrent, durant tout le Moyen Âge, à composer avec les bédouins, quitte à édifier mosquée et minaret au cœur même du monastère.
Situé à 1570 mètres d’altitude, le monastère Sainte-Catherine a été fondé en 527 par l’Empereur Justinien, autour d’une chapelle construite deux cents ans plus tôt au pied du mont Sinaï (Mont Horeb), où Moïse aurait vu le Buisson ardent. Ses murs et ses bâtiments sont très importants pour l’étude de l’architecture byzantine. Le monastère abrite des collections extraordinaires d’anciens manuscrits chrétiens et d’icônes. Le paysage montagneux et sauvage qui l’entoure comprend de nombreux sites et monuments archéologiques et religieux, et forme un décor parfait autour du monastère.
Au sommet de ce mont, qui porte aussi le nom du prophète, selon l’Ancien Testament, Moïse aurait reçu les Tables de la Loi. La montagne est également connue et vénérée par les musulmans qui l’appellent djebel Musa.
La zone tout entière est sacrée pour les trois grandes religions monothéistes : judaïsme, christianisme et islam.
jeu.
31
déc.
2015
LE JOUR DE L'AN : UNE HISTOIRE DE CHANGEMENT...
En mars, en septembre, en décembre… il faut attendre 1564 pour que le début de l'année soit fixé au 1er janvier. Quelle que soit la date, la tradition des cadeaux a toujours existé.
L'année n'a pas toujours commencé le 1er janvier. En 46 av. J.-C, Jules César décide de refondre le calendrier romain. Jusqu'alors, l'année commence en mars, mois de la reprise des activités agricoles et guerrières. Il instaure un nouveau calendrier dit "Julien", réglé selon le cours du soleil, comptant douze mois et commençant en janvier ; un calendrier qui ressemble beaucoup au nôtre.
Sous la République Romaine, aux calendes (premier jour du mois) de janvier, les Romains échangent des présents appelés étrennes. Un usage hérité, selon la légende, du règne du roi sabin Tatius, à l'époque de la fondation de Rome. Celui-ci avait l'habitude de recevoir en offrande de la verveine venant du bois sacré de Strenna, la déesse de la santé, d’où le nom d'«étrennes» venu jusqu'à nous.
Afin de placer le début de l'année sous un bon augure, des cadeaux sont échangés dans toutes les classes de la société romaine. Les amis s'offrent des figues, des dattes et du miel, en se souhaitant une année douce et agréable. Si, au fil du temps, les présents prennent de la valeur (monnaie d'or et d'argent ou meubles précieux), les Romains les plus modestes se contentent de petits cadeaux proches de nos portefeuilles et agendas.
ven.
25
déc.
2015
Les Templiers célébraient-ils Noël ?
Dans les années 330, alors que l'empereur Constantin officialise la religion chrétienne, l'Église décide d'instaurer une fête spécifique
afin de célébrer la naissance du Christ.
Le choix de la date va s'inscrire dans un contexte de lutte contre le paganisme.
En effet, les Saturnales, célébrant le dieu des semailles et de l'agriculture, donnent lieu à Rome, à des réjouissances, souvent débridées, entre le 17 et le 24 décembre. Les Romains échangent des cadeaux, des porte-bonheur,
des gâteaux et décorent leurs foyers avec
du lierre, des branches de houx et du gui.
Le 25 décembre est aussi la fête la plus importante de Mithra, dieu venu de Perse symbolisant la lumière et la pureté, introduit à Rome par l'empereur Élagabal en 218 et dont
le culte devient officiel en 274, sous Aurélien.
Les adeptes de cette religion diffusée par les légionnaires dans les Provinces les plus éloignées de l'Empire, appartiennent plutôt à l'élite urbaine aristocratique et militaire. Ils célèbrent alors, au moment du solstice d'hiver, période de l'année où les jours rallongent, la renaissance du Sol Invictus, le "Soleil invaincu".
En fixant Noël au 25 décembre, l'Église facilite ainsi le passage des coutumes païennes à la foi chrétienne.
En 337, le pape Jules 1er est le premier à décréter que Jésus a vu le jour un 25 décembre. En 506, le concile d'Agde en fait une obligation dogmatique et, en 529, l'empereur Justinien déclare la nativité jour chômé. Mais la fête célébrant la Nativité ne connaît un réel essor qu'au Moyen Âge avec la propagation du christianisme. Le terme même de Noël devient une exclamation de joie, lancée par la foule en liesse lors des grandes occasions : naissances, baptêmes ou mariages princiers, entrées triomphales des souverains dans une ville.
mar.
15
déc.
2015
LA BASILIQUE SAINT-DENIS
Histoire antique & médiévale
Hors-Série n° 45 - Décembre 2015
La basilique est à la fois un magnifique exemple de l’architecture gothique d’Île-de-France et le réceptacle d’une collection unique en Europe de gisants et de tombeaux médiévaux, dont la plupart des tombeaux des rois de France, puisqu’elle fut nécropole royale entre le VIIe et le XIXe siècle. Ce numéro vous invite donc à la découverte de ce joyau de l’art médiéval.
ARTICLES
lun.
07
déc.
2015
Épée dite "de Godefroy de Bouillon"
XVe - XVIe siècle
Fer, fonte de fer, ivoire, vestiges de dorure
Longueur : 100 cm (sans fourreau : 98,5 cm)
Largeur : 17,9 cm
Longueur lame : 83,7 cm
Poids : 1,53 kg
On rapproche traditionnellement de la haute figure de Godefroy de Bouillon, le conquérant de Jérusalem, en 1099, une épée conservée aujourd'hui dans le trésor de la basilique du Saint-Sépulcre. Cette pièce offre l'aspect d'une arme médiévale, en bon état de conservation, présentant une longue lame montée sur une garde traçant un schéma cruciforme qui associe au pommeau, la poignée et des quillons horizontaux infléchis en leurs extrémités sur lesquels subsistent des traces de dorure.
De multiples témoignages, notamment celui de Chateaubriand, lors de son séjour à Jérusalem, en 1806, relatent que par le passé, des visiteurs de qualité étaient adoubés "chevaliers du Saint-Sépulcre par le supérieur des Franciscains chargés de la garde des Lieux Saints : "On tira du trésor du Saint-Sépulcre les éperons et l'épée de Godefroy de Bouillon. L'officiant […] me chaussa les éperons, me frappa trois fois avec l'épée […] Mais que l'on songe que j'étais à Jérusalem, dans l'église du calvaire, à douze pas du Tombeau de Jésus-Christ, à trente pas du tombeau de Godefroy de Bouillon ; que je venais de chausser l'éperon du libérateur du Saint-Sépulcre, de toucher cette longue et large épée de fer […] ".
lun.
30
nov.
2015
ROQUEFORT SOCIÉTÉ® CAVE DES TEMPLIERS
Afin de célébrer cette fin d’année, ROQUEFORT SOCIÉTÉ® vous réserve une belle surprise. La marque à l’ovale vert fait
découvrir aux fins gourmets un nouveau plaisir : Le Roquefort CAVE DES TEMPLIERS. L’alliance d’un goût puissant et d’une onctuosité incomparable dans un coffret unique en édition
limitée.
Le Roquefort SOCIÉTÉ® Cave des Templiers est un fromage au goût audacieux et sans concession, aux saveurs corsées et généreuses, à l’image de ces valeureux chevaliers du Temple, dont les vestiges subsistent encore sur le plateau des Causses. Uniquement vendu à Roquefort-sur-Soulzon en Aveyron et dans quelques crèmeries spécialisées jusqu’à présent, SOCIETE®, vous fait connaître ce plaisir rare.
Une
petite cave pour un grand fromage
La cave des Templiers est ténébreuse et sombre. On devine à peine les travées de bois de chêne sur lesquelles sont délicatement placés les fromages. La nature prend son temps dans cette cave où la circulation d’air est douce et lente. Le Roquefort SOCIÉTÉ® Cave des Templiers se caractérise également par une souche de pénicilium Roqueforti spécifique et unique, à l’origine de ce goût puissant et de ce persillage vert intense.
Un coffret de prestige pour un mets de velours
Chaque diamant a son écrin et la Cave des Templiers a son coffret. En métal aux formes épurées et aux couleurs des Templiers, elle renferme 300g de pur plaisir sélectionné avec soin par les Maîtres-Affineurs SOCIÉTÉ®. Une édition limitée comprenant également une entrée gratuite à la Grande Visite des Caves SOCIÉTÉ®.
lun.
12
oct.
2015
SALADIN
1187. L’armée de Saladin est aux portes de Jérusalem. Voilà près de cinq ans que le Sultan mène le djihad contre les Francs, s’apprêtant à devenir le premier Musulman à reprendre la ville aux Chrétiens. Mais pour réussir ce tour de force, Saladin a dû dans un premier temps user de tout son talent politique, diplomatique et militaire pour unifier l’ensemble des peuples musulmans d’Arabie, du Caire à Mossoul, et devenir le chef légitime de l’Islam sunnite.
La collection « Ils ont fait l’histoire* » vous propose de découvrir le destin de l’un des plus grands héros de la culture musulmane qui, bien qu’il ait toujours farouchement combattu les occidentaux, était aussi réputé comme un dirigeant chevaleresque.
Scénariste : Mathieu Mariolle
Dessinateur : Roberto Meli
Conseiller Historique : Julien Loiseau
mar.
06
oct.
2015
LE COSTUME MILITAIRE MÉDIÉVAL
Les chevaliers Catalans du XIIIe au début du XVe siècle
Étude archéologique
par Sylvain Vondra
Le chevalier médiéval, dans la tradition populaire, est souvent représenté vêtu d’une armure de fer, brandissant une épée conquérante et monté sur un destrier galopant à travers des champs de bataille.
Représentations souvent peu fiables, voire fantasmagoriques. Grâce aux recherches historiques ou archéologiques effectuées depuis quelques années, il est enfin possible de reconsidérer ce portrait d’un combattant souvent décrit comme peu raffiné, brutal, sanguinaire.
La chronique a retenu les noms de quelques « chevaliers brigands » affichant un caractère indépendant et turbulent, mais la plupart ne sont connus que par une vague mention issue d’une charte ou d’un cartulaire. L’Église leur inculquait la peur du purgatoire et les incitait au rachat de leur âme par vœux de pèlerinage ou donations aux monastères. C’est par ces donations que certains chevaliers voyaient le moyen d’élire sépulture dans ces lieux consacrés et d’y faire édifier des monuments funéraires.
Au Moyen Âge, l’homme noble endossait fièrement l’armure pour la parade, le tournoi ou la guerre.
C’était un signe de pouvoir qui marquait la place du personnage dans l’ordre hiérarchique, raison pour laquelle elle figure souvent sur les sceaux ou les monuments funéraires. Ces derniers – les deux principales sources de cette recherche – sont présents en grand nombre sur l’aire géographique de la Catalogne. Grâce à ses alliances et ses conquêtes, la Catalogne, aujourd’hui à cheval sur le Sud de la France et le Nord-Est de l’Espagne, a rayonné sur tout le bassin méditerranéen durant la période médiévale. Elle présente une importante concentration de gisants qui révèlent les influences venues de pays avec lesquels les liens commerciaux et stylistiques sont indéniables. Celles venues de Grande-Bretagne se perçoivent dans les positions de certains personnages, et celles de l’Orient par les motifs sur les étoffes des costumes figurés. La minutie d’exécution de certaines de ces œuvres apporte une richesse d’information incomparable pour l’étude de l’armure portée par le milieu aristocratique dans l’entourage des comtes de Barcelone – certains d’entre eux deviendront rois de Majorque.
mer.
23
sept.
2015
LA PERSÉCUTION DES TEMPLIERS - JOURNAL (1307–1314)
Alain DEMURGER
L’ « Affaire du Temple » est l’un des plus intrigants procès de l’Histoire. C’est celui qu’un roi de France, Philippe le Bel, fit à un ordre religieux militaire, international et puissant, né pour défendre la Terre sainte et, à travers lui, à un pape sur lequel il voulait asseoir son autorité.
Accusés d’hérésie, les templiers de France furent arrêtés et emprisonnés le 13 octobre 1307, et leurs biens saisis. Interrogés et torturés, ils firent des aveux stupéfiants qui contribuèrent à
leur chute.
Ce journal relate le quotidien d’une affaire qui s’étend sur cinq ans, jusqu’à la suppression de l’ordre en 1312 au concile de Vienne, et se prolonge encore deux ans avec la mise à mort de Jacques de Molay et de Geoffroy de Charnay en 1314. Il fait sortir de l’ombre plusieurs centaines de templiers, certains ayant avoué, mais beaucoup d’autres ayant nié ou s’étant rétractés. Une plongée en abîme qui donne une vision saisissante de cette persécution implacable et de la résistance, trop sous-estimée, qu’ont opposée les templiers.
mar.
08
sept.
2015
CONFIRMATION DES STATUTS DE L’HÔPITAL DES QUINZE-VINGTS - 1270
Parmi les nombreuses constructions et fondations de saint Louis, les établissements hospitaliers et charitables occupent une place privilégiée. Entre les hôpitaux, celui des Quinze-Vingts possède un rang spécifique, dans la mesure où cette institution était située dans la capitale (mais l’hôtel-Dieu de Paris a aussi été favorisé par le roi), toute proche d’une résidence royale, le Louvre, et qu’elle semble avoir été particulièrement chère au cœur de Louis IX. Ce dernier avait fondé l’établissement peu avant 1260, pour accueillir trois cents aveugles (« quinze fois vingt », selon le système de comptage vicésimal, souvent en vigueur alors, d’où son nom). Il occupait une vaste superficie coïncidant à peu près avec la zone située aujourd’hui entre la rue Saint-Honoré et les guichets nord du Louvre, des deux côtés de la rue de Rohan. Des jardins bordaient le bâti
du côté ouest, là où l’occupation urbaine se faisait de moins en moins dense.
mer.
02
sept.
2015
PARIS AU MOYEN ÂGE
Dossiers d'Archéologie n° 371
Septembre - octobre 2015
Fleuron des villes d’Europe occidentale, Paris
connaît à la fin du Moyen Âge une démographie
sans comparaison, une économie dynamique et
une activité édilitaire intense. Pour le tout premier numéro de sa nouvelle formule, les Dossiers d’Archéologie partent à la découverte de cette ville hors norme à travers un prisme original : celui du sous-sol des immeubles d’aujourd’hui.
Car si quelques vestiges du Paris médiéval sont encore visibles, les caves encore en fonction se comptent par centaines et constituent un patrimoine invisible inestimable pour la connaissance de la ville.
ARTICLES
dim.
23
août
2015
LES TEMPLIERS ET LA FORÊT DU TEMPLE
Découvrez le nouveau parcours dédié à l'histoire du domaine
forestier des Templiers que le département de l'Aube vient de mettre en place, dans la forêt d'Orient, au cœur du Parc Naturel Régional.
lun.
10
août
2015
LE CONTRAT DE CHANGE
Non, les Templiers n’ont jamais été les « banquiers de l’Occident » comme il a été imprudemment avancé ; non, l’ordre du Temple n’était pas une banque, ni les inventeurs de la lettre de change qui ne verra le jour que dans les dernières années du XIIIe siècle.
lun.
25
mai
2015
LES ORDRES TEMPLIERS ET LES PÈLERINAGES
Conférence - Charnay-Lès-Mâcon (Saône-et-Loire – 71)
Vendredi 29 mai 2015 – 20 h 30
Animée par Damien CARRAZ
Maître de conférences à l’Université de Clermont-Ferrand 2 et agrégé d’histoire
Dans l’imaginaire populaire, les templiers restent souvent attachés à la surveillance des routes de pèlerinage, en Terre sainte, comme en Occident, notamment au long des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
On considérera ici la question en replaçant la mission dévolue, non seulement aux templiers mais aussi aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dans le cadre du développement de la spiritualité pénitentielle et de l’assistance qui animent le Moyen Âge central.
Le conférencier évoquera la présence des commanderies sur les itinéraires de Compostelle en dégageant les principaux facteurs susceptibles d’expliquer l’attraction exercée par les centres et
étapes de pèlerinage sur les deux grands ordres militaires.
lun.
20
avril
2015
ÉLITES ET ORDRES MILITAIRES AU MOYEN ÂGE
Rencontre autour d'Alain DEMURGER
Depuis une trentaine d'années, l'étude des ordres militaires au Moyen Âge a enregistré un profond renouvellement auquel Alain Demurger a particulièrement œuvré.
Derrière l'histoire politique, par-delà les rouages institutionnels, la recherche s'est toujours plus attachée à considérer les hommes. Pourtant, la question des élites, s'agissant des frères, n'a jamais été analysée sinon de façon ponctuelle. En considérant à la fois les élites sociales, nobles ou citadines, les élites de pouvoir et de gouvernement et les propres élites des ordres militaires, ce livre n'apporte pas seulement un nouvel éclairage sur l'histoire des frères. Il contribue plus largement à la connaissance des sociétés médiévales, du XIIe au XVe siècle, depuis la péninsule Ibérique jusqu'à la Baltique et à l'Orient méditerranéen.
mar.
14
avril
2015
LES CHEMINS DE SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE
Le 27 avril 2015, La Poste accompagne les pèlerins sur les routes de Saint-Jacques-de-Compostelle, avec l’émission d’un bloc de 4 timbres illustrant des haltes célèbres.
Ce bloc est le dernier volet d’une série de quatre créations, initiée en 2012.
ven.
03
avril
2015
La présentation des reliques de Notre-Dame de Paris.
Très curieusement, l'immense majorité des Parisiens ignore totalement que la Sainte Couronne d'épines du Christ, considérée comme la deuxième relique la plus importante de la chrétienté après le saint suaire de Turin, est présentée dans la cathédrale à la vénération des fidèles, une fois par mois.
Contrairement également à la croyance, la Sainte-Chapelle ne possède plus aucune relique : les autres reliques de la Passion du Christ (un clou ainsi qu'un fragment de la croix) sont également à Notre-Dame.
Chaque premier vendredi du mois, dans une atmosphère d'un recueillement exceptionnel, les chevaliers du Saint-Sépulcre ont la charge de protéger et montrer la Sainte Couronne à la foule des fidèles.
Si la majorité de l'assemblée est composée de touristes qui ne mesurent pas leur chance, la ferveur des rares Parisiens présents est impressionnante : au moment où vient leur tour d'embrasser la relique, il n'est pas rare de voir des larmes d'émotion couler sur leurs joues.
lun.
16
mars
2015
GUIDE SECRET DES TEMPLIERS de Thierry Leroy
Des sujets évocateurs : le symbolisme des Templiers, la quête du Graal, les templiers et le saint suaire, le trésor des Templiers, la forêt d’Orient, le rituel secret et l’admission de
chevaliers, la fin des Templiers…
Des textes illustrés par une iconographie à l’ancienne et une couverture imitation cuir.
Historien, doctorant en histoire médiévale à l’université de Reims, Thierry Leroy consacre son travail aux Templiers depuis de nombreuses années. Il est l’auteur de plusieurs livres et articles
sur le sujet, notamment la première biographie consacrée à Hugues de Payns, fondateur de l’ordre des Templiers.
Éditeur : Ouest-France
Relié : 144 pages
Prix : 13,50 €
À paraitre le 21 mars 2015
lun.
23
févr.
2015
BASILIQUE CATHÉDRALE DE SAINT-DENIS
Le 16 mars 2015, La Poste émet un bloc de la série touristique consacré
à la Basilique cathédrale de Saint-Denis.
jeu.
12
févr.
2015
LES TEMPLIERS de Renaud Thomazo
Les Templiers étaient-ils des hérétiques ? Ont-ils vraiment caché leur trésor avant d'être condamnés à mort par le Roi de France Philippe le Bel ? Souvent déformée ou obscurcie, leur histoire
n'en finit pas de mélanger secrets, mystères et légendes.
Ordre religieux et militaire fondé au début du XIIe siècle, le Temple fut l'incarnation parfaite des idéaux de la Croisade. Des premiers combats en Terre sainte à la disparition des Templiers sur
le bûcher en 1314, cette synthèse pédagogique et détaillée retrace l'histoire de ces chevaliers qui consacrèrent leur vie à la défense des pèlerins, conciliant ainsi deux occupations qui
semblaient pourtant incompatibles : la vie militaire et la vie religieuse.
Richement illustré, clair et passionnant, cet ouvrage vous invite à pénétrer dans la véritable histoire des Templiers et à en percer les secrets.
Éditeur : Larousse
Auteur : Renaud Thomazo
96 pages
Prix : 9.90€
lun.
09
févr.
2015
SUR LES PAS DES TEMPLIERS EN TERRE DE FRANCE
L’ordre des Templiers… Qui prononce ces mots doit s’attendre, pour toute réponse, tantôt à de vagues souvenirs de programme d’école, tantôt à se voir révéler la confidence de la lecture d’un bon livre dévoré en une nuit sur le sujet ; ou encore à l’évocation d’un château de la région dont on suppose qu’il y fut enterré un fameux trésor…
Côté souterrain, l’écoute de nombreuses traditions locales de châteaux accessibles secrètement par quelques tunnels finirait presque par convaincre que notre territoire national n’est qu’un immense morceau de gruyère…
Côté spéculatif, les propriétaires des lieux mentionnés dans ces pages ne tarissent d’ailleurs pas d’anecdotes concernant de fortuites rencontres de visiteurs indésirables munis de détecteurs de métaux, de « poêles à frire » de toutes tailles, venus arpenter les terrains alentour à la recherche de quelque menue monnaie à défaut de véritable trésor templier…
Pas moins de huit siècles après leur disparition, l’aventure de ces religieux soldats, associés à l’épopée des croisades, passionne encore les populations.
Mieux, les Templiers fascinent, une fascination faite d’admiration aveugle qui amène bon nombre de nos contemporains à perpétuer l’amalgame entre Frères du Temple, et Frères de l’Hôpital… Ces derniers, évoqués rapidement au début de cet ouvrage, sont assignés pour partie aux mêmes tâches que les premiers, auxquelles s’ajoute la charité. Mais eux survivront et avec leurs activités, les sites qu’ils occuperont jusqu’à une époque pas si lointaine.
mer.
04
févr.
2015
Templiers en Terre sainte : des dépenses importantes
Chaque templier est un chevalier monté extrêmement bien entraîné
qui coûte cher. Dans la France de la seconde moitié du XIIe siècle,
il faut à un chevalier monté 750 acres pour s'équiper et s'entretenir. Un siècle plus tard, ce coût a été multiplié par 5, pour atteindre
3 750 acres.
Pour un templier opérant en Terre sainte, la facture est même supérieure, car il faut importer beaucoup de choses et notamment des chevaux. Chaque chevalier templier a trois chevaux et comme ces derniers sont touchés par la guerre et la maladie et ne vivent qu'une dizaine d'année, il faut les renouveler plus fréquemment que l'élevage local ne le permet. Entre le XIIe et le XIIIe siècle, le prix des chevaux est multiplié par 6. De plus, ces animaux mangent cinq à six fois plus qu'un homme et il faut les nourrir même s'ils ne font rien. En cas de mauvaise récolte en Orient, il faut expédier en urgence de la nourriture pour les hommes et les bêtes.
Chaque templier dispose également d'un écuyer chargé de s'occuper des chevaux. Il ne faut pas oublier les sergents, moins lourdement armés que les chevaliers, mais qui ont un cheval, même s'ils jouent aussi le rôle d'écuyer. Les sergents sont souvent recrutés localement et portent une tunique marron ou noire, et non blanche. En fait, chaque templier est entouré d'environ neuf personnes qui l'aident.
Ce n'est guère différent de la guerre moderne, pour laquelle chaque soldat de première ligne est assisté de quatre ou cinq militaires qui ne voient pas l'ombre d'un combat, sans parler des milliers de civils produisant les armes, le matériel, les vêtements, la nourriture et se chargeant des transports.
mar.
20
janv.
2015
RAMPILLON : LA VÉRITABLE ORIGINE DE LA COMMANDERIE
Dans le cadre de la manifestation dite de « La nuit des églises » a été diffusé dans l’église de Rampillon, un documentaire réalisé par Roger Vallet sur un texte de Claude-Clément Perrot. Ce montage audio-visuel au titre évocateur « Les pierres parlent au village de Rampillon » fait état de l’appartenance de ce magnifique monument, aux chevaliers de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem. Cependant parmi les personnes présentes, beaucoup veulent voir dans cet édifice une église de l’ordre du Temple.
Déjà en 1994 j’avais dans un bulletin régional (1), tenté de mettre fin à cette erreur. Avec le développement d’Internet et l’augmentation de l’audience que connaît le CRDMA de Saint-Mammès, j’ai
pensé qu’il serait bon d’éclairer les actuels lecteurs en publiant à nouveau ce texte sur les véritables origines de l’église de Rampillon.
mar.
13
janv.
2015
13 JANVIER 1129, CONCILE DE TROYES
De retour de Jérusalem avec quelques-uns de ses compagnons, Hugues de Payns mobilise son énergie pour faire reconnaître l’ordre du Temple qu’il a fondé dans la Ville sainte. Parmi les appuis religieux et politiques qu’il sollicite, celui du pape Honorius II sera déterminant pour l’essor de l’Ordre. Le pape promet à Hugues de réunir un concile provincial qui sera chargé d’offrir une règle de vie à la nouvelle communauté.
Le concile s’ouvre à la cathédrale de Troyes le 13 janvier 1129*.
Le choix de Troyes ne doit rien au hasard. Hugues de Payns a trouvé un écho naturel dans sa Champagne natale auprès du comte Thibaud II et de son aristocratie. Surtout, il est parvenu à convaincre l’abbé Bernard de Clairvaux du bien fondé de la double vocation religieuse et militaire de l’ordre.
Ce 13 janvier 1129, la mobilisation est forte. Sous l’autorité du légat Mathieu d’Albano - représentant du pape - sont réunis les plus importants prélats des provinces ecclésiastiques de Sens et
de Reims : les archevêques (Reims et Sens), les évêques (Chartres, Soissons, Paris, Troyes, Orléans, Châlons, Laon, Beauvais), les abbés (Clairvaux, Cîteaux, Vézelay, Pontigny, Trois-Fontaines,
Saint-Denis de Reims, Saint-Étienne de Dijon et Molesme).
mer.
07
janv.
2015
LA NEUVILLE-AU-TEMPLE
La commanderie de La Neuville-au-Temple fut fondée par l’évêque de Châlons, Herbert, avant 1132. À cette date, un acte confirme les donations qui la constituèrent, alors que l’évêque est déjà
décédé. L’identité du donateur de la terre sur laquelle furent élevés les bâtiments n’est pas connue. Peut-être s’agit-il de l’évêque lui-même qui, dès la constitution du domaine, exempta de dîme
les frères du Temple. Au début des années 1130, ces derniers possédaient des droits et coutumes à La Neuville, La Veuve, Recy, Saint-Memmie et Cernon. Ils possédaient un moulin à Coupetz et de
nombreuses terres à La Neuville et aux environs.
Cette commanderie est l’une des plus anciennes et des plus importantes de Champagne. Jean le Roux, cité dès 1132-1142, en fut certainement le premier commandeur. La commanderie et la chapelle de
La Neuville sont mentionnées dans le procès, ainsi que le chapelain André, le frère servant Gérard de Alto Villari, Jean de Aubon et le meunier Robert.
jeu.
01
janv.
2015
MEILLEURS VOEUX 2015
QUE CETTE NOUVELLE ANNÉE VOUS APPORTE TOUT LE BONHEUR QUE VOUS SOUHAITEZ !
mar.
16
déc.
2014
Histoire Antique & Médiévale Hors-Série n°41 LES TEMPLIERS
Une poignée de chevaliers, emmenés par un certain Hugues de Payns et désireux de s’investir dans la défense des Lieux saints de Palestine, allait donner naissance aux Templiers au cours de l’année 1120.
D’abord organisée dans le cadre d’une confrérie de chevaliers laïques, la fondation fut reconnue par le patriarche de Jérusalem, reçut comme siège un édifice supposé être l’ancien temple de Salomon, avant d’obtenir sa règle au concile de Troyes en 1129. Ce processus jeta les bases d’une institution entièrement inédite au sein de l’Église, celle de l’ordre religieux-militaire.
Durant près de deux siècles, l’action du Temple fut indissociable de l’histoire même des croisades, tandis qu’un dense réseau de commanderies, en Occident même, joua un rôle majeur dans les transformations économiques et les pratiques spirituelles. Aussi, ni l’échec des croisades ni même quelques critiques ne laissèrent présager les événements incroyables qui emportèrent l’ordre entre 1307 et 1312.
La publicité donnée à son procès dans le royaume de France, les accusations stupéfiantes portées contre les frères et la fin tragique d’un certain nombre d’entre eux ont suffi à fonder un mythe
qui, aujourd’hui encore, continue d’alimenter l’imaginaire. Pourtant, si les ouvrages de vulgarisation facile et le sottisier ésotérique représentent toujours un bon filon commercial, l’approche
scientifique de l’ordre du Temple a connu de profonds renouvellements depuis la fin des années 1980.
Hors-série N° 41 - décembre 2014
Disponible en kiosque
Prix : 8,50 €
lun.
17
nov.
2014
LA PORTE D’ENTRÉE DE L’ENCLOS DU TEMPLE DE PARIS & L'ÉGLISE SAINTE-MARIE DU TEMPLE
Deux tableaux évoquant l’enclos du Temple de Paris sont visibles dans l'église Sainte-Élisabeth-de-Hongrie (Paris 3ème).
Un artiste dénommé « C.Maspons » a représenté l’église Sainte-Marie du Temple et la porte d’entrée de l’enclos du Temple de Paris qui se situait à l’époque en face de l'église Sainte-Elisabeth-de-Hongrie.
L'église Sainte-Élisabeth-de-Hongrie est devenue, depuis 1938, l'église conventuelle de l'Ordre de Malte à Paris.
mer.
05
nov.
2014
VIENNE, AU CRÉPUSCULE DES TEMPLIERS
En 1308 le pape Clément V choisit la ville de Vienne pour réunir un Concile général qui devait clore les procédures engagées contre l’ordre des templiers et ses membres. Que représentait alors cette petite cité épiscopale qui aux portes du royaume de France se maintenait pourtant encore dans la dépendance de l’Empire romain germanique ?
Dépendance qui du fait de l’éloignement ne portait pas ombrage à l’autorité de son archevêque. Pourtant l’Eglise de Vienne n’était pas des plus riches. La ville tirait certes avantage de sa situation sur le Rhône que l’on pouvait traverser grâce à un pont en pierre doté d’une ancienneté légendaire ; sa monnaie servait de monnaie de compte dans un grand quart Sud-Est, et elle participait au dynamisme des courants commerciaux rhodaniens. Une aura de légendes (le séjour et la mort de Ponce Pilate, les reliques du martyr saint Maurice, les chansons de geste) renforçait le prestige de la cité dont les monuments ne laissaient pas indifférent le visiteur. Parmi eux, la cathédrale romane qui connaissait depuis le XIIIe siècle d’interminables travaux de rénovation et d’agrandissement. C’est là qu’eurent lieu les séances solennelles du concile, entre octobre 1311 et mai 1312.
jeu.
30
oct.
2014
LA COMMANDERIE ET LA CHAPELLE DES TEMPLIERS DE FOURCHES (Seine-et-Marne - 77)
Depuis 1967, l’association « Les Amis des Monuments et des Sites de Seine-et-Marne » met en relation tous ceux qui s'intéressent aux paysages champêtres ou urbains, aux sites historiques, à l'architecture, à la sculpture, à tout édifice ayant une valeur artistique, aux beaux-arts, aux sciences et à la littérature notamment en Seine-et-Marne et dans les régions limitrophes.
Chaque année cette association édite une revue abondamment illustrée, comportant des articles inédits sur la description et l’histoire des monuments ou d’objets d’art du département de Seine-et-Marne.
L’édition 2014 (n°46) comporte une étude de Claude-Clément Perrot* sur la commanderie et la chapelle templière de Fourches.
* Prix du Patrimoine de Seine-et-Marne 2013.
mer.
22
oct.
2014
JEAN DE DREUX, CHEVALIER DU TEMPLE
En 1240, Marie de Bourbon-Dampierre épouse Jean 1er de Dreux. De ce mariage naquit trois enfants :
- Robert IV (1241-† 1282), cinquième comte de Dreux
et de Montfort.
- Yolande (1243-† ap.1304), comtesse de Braine, mariée en premières noces à Amaury II († 1269), seigneur de Craon, puis à Jean de Trie († 1304), comte de Dammartin
- Jean (1245-† ap.1275), templier.
Jean est le second fils, il n'était donc pas prioritaire dans le lignage familial, ce qui l'a sûrement amené à rejoindre l'ordre du Temple.
Son père, Jean Ier de Dreux, né en 1215, fut armé chevalier par Saint-Louis et suivit ce dernier au cours de plusieurs guerres, d’abord contre les Anglais en Poitou (bataille de Taillebourg en 1242), puis durant la septième croisade en 1248.
Il mourut à Nicosie en 1249, lors d’une escale à Chypre.
Sa mère, Marie de Bourbon-Dampierre, née en 1220, est une dame de haut lignage issue des maisons de Dampierre et de Bourbon.
Elle meurt en 1274 et est enterrée près du cœur de son mari à l'église abbatiale Saint-Yved de Braine, nécropole princière des comtes de Dreux.
mer.
15
oct.
2014
LA BATAILLE DE GAZA - 13 novembre 1239
Bibliothèque des Croisades par Joseph-François Michaud –
Première partie - Chronique de France - 1829
Manuscrit de Rothelin
L'auteur du manuscrit que nous avons sous les yeux, s'étend beaucoup sur la croisade des seigneurs français;
il parle d'abord d'une expédition que firent le duc de Bretagne et quelques-uns des barons croisés sur le territoire du soudan de Damas, d'où ils revinrent avec un immense butin, composé principalement de chameaux, de bœufs, d'ânes, de chevaux et de buffles. Le comte de Bar et autres grands barons de l'ost, dit le chroniqueur, "orent grant envie et grant despit de ceste proie que le cuens de Bretagne avoit gagniée sur les mescreans". Ils résolurent donc de faire à leur tour quelque expédition où ils pussent faire aussi un grand butin, et se disposèrent à marcher vers Gaza. Quand leur dessein fut connu, le roi de Navarre et plusieurs autres chefs vinrent auprès d'eux, et leur firent des représentations sur les dangers qu'ils allaient courir au milieu d'un pays ennemi ; ajoutant que, s'ils voulaient attendre au lendemain, toute l'armée se rendrait à Ascalon, et les accompagnerait dans l'excursion qu'ils méditaient. Ceux-ci ne voulurent rien entendre, et se contentèrent de répondre qu'ils étaient venus en Syrie pour guerroyer les mescreans.
Enfin le roi de Navarre, que les croisés avaient nommé leur chef, ordonna, au nom de Jésus-Christ, à tous ceux qui voulaient partir, de rester au camp; il ne put se faire obéir. Les comtes de Bar, de Montfort, et autres, partirent avec leurs hommes d'armes; ceux qui restaient, redoutant quelque malheur, se dirigèrent sur-le-champ vers Ascalon, ou ils espéraient pouvoir porter des secours à leurs imprudents compagnons. Ceux-ci, s'étant mis en route, arrivèrent la nuit au ruisseau qui bornait le royaume de Jérusalem du coté de l'Egypte. Le comte Gauthier leur conseilla alors de s'arrêter ; car il y avait péril à aller plus loin : les autres furent d'avis de passer le ruisseau, espérant trouver une prairie remplie de troupeaux. A l'approche du jour, ils arrivèrent dans un lieu étroit, situé entre des collines, et s'arrêtèrent, attendant que les bestes fussent envoyées aux champs, et que les gens fussent à leur labourage. Ici l'auteur décrit la halte de cette troupe aventureuse; il dit que les riches homes firent mettre les nappes, et qu'ils se mirent à manger le pain, les gallines et chapons, la chair cuite, le fromage, qu'ils avaient apportés avec eux, sans oublier le vin en bouteille et en baril. Les uns mangeaient, ajoutet-il, les autres dormaient, les autres soignaient leurs chevaux; et telle était leur aveugle sécurité, qu'ils songeaient à peine aux ennemis qu'ils avaient à combattre : ils ne tardèrent pas à s'apercevoir que Nostre-Sire Jésus-Christ ne voult mie que on le serve en telle manière.
mar.
14
oct.
2014
PLAQUE FUNÉRAIRE DE GUY DE MEYJOS
COMMANDERIE TEMPLIÈRE DE CIVRAY, 1307
En dépit de son médiocre état de conservation dû à une longue période d’enfouissement dans le sol (suivie d’un sablage malencontreux), cette plaque émaillée est exceptionnelle à plus d’un titre.
Elle est l’une des très rares œuvres limousines portant une inscription qui la date précisément (après le 4 mars 1307 selon notre système de datation). Par ailleurs, c’est une des premières
représentations conservées de saint Louis postérieure à sa canonisation, intervenue à peine dix ans plus tôt. Le roi est figuré debout, couronné et nimbé, vêtu du manteau fleurdelisé. Il désigne
de la main droite l’écu armorié du donateur (d’or à trois lions rampants de gueules) et semble tenir dans la main gauche un rouleau. Le défunt, Guy de Meyjos (ou Meyios), est figuré agenouillé,
en prière ; au-dessus de lui, dans un médaillon émaillé, surgissait la main de Dieu bénissante, élément d’applique disparu aujourd’hui, qui n’apparaît plus qu’en réserve dans l’émail. Le
geste de saint Louis vers l’écu est parallèle à celui de la main de Dieu vers le défunt. Les deux figures d’applique se détachent sur le fond émaillé de bleu lapis semé de quatre-feuilles dorés,
qui fait écho au manteau fleurdelisé du roi.
Cette œuvre, contemporaine de l’ouverture du tombeau de saint Louis (1306-1308), témoigne donc du développement de la dévotion au saint roi dans l’ouest du royaume. On y relève également
l’adoption par son auteur du style développé en Île-de-France sous Philippe le Bel : drapés fluides, visages fins aux chevelures souples et ondées. Enfin, l’émailleur y a développé une
technique tout à fait exceptionnelle dans l’œuvre de Limoges en posant une feuille d’argent sur les carnations des personnages (visages, mains), dernier élément qui donne à cette plaque funéraire
une pace à part dans la production limousine.