L’AMOUR AU MOYEN ÂGE
Exposition jusqu'au 9 novembre 2014
À partir des modèles antiques, religieux voire même animaliers, l’homme médiéval a créé un univers amoureux dans lequel s’insinuent symboles et métaphores. Les roses du plaisir font rougir les joues
des dames comme la mise en perce du tonneau suggère l’acte sexuel. Lettres d’amour, cadeaux et
rendez-vous préludent à l’acte amoureux dont la finalité est la procréation pour une Église qui condamne l’homosexualité, le viol ou l’adultère.
LES MODÈLES
Profane ou religieux, le sentiment amoureux s’exprime au Moyen Âge sous des formes diverses et surprenantes : mystique, chez les femmes laïques ou béguines, qui adorent le Christ de manière très charnelle ; savante, chez les clercs d’Église, qui enseignent L’Art d’aimer d’Ovide ; transgressive, dans une aristocratie qui se complaît à des jeux dangereux fondés sur la relation adultère chantée par troubadours et trouvères ; prosaïque car l’amour n’intervient pas dans le choix du conjoint, même si mari et femme se doivent mutuellement une amitié fidèle ; naturelle, enfin, par comparaison avec le règne animal.
LE LANGAGE DE L'AMOUR
L’amour médiéval aime à employer les métaphores qui puisent dans le répertoire de la nature, de la guerre, de la chasse, des tournois, mais aussi de la cuisine : le mouvement du pilon dans le mortier ou du bâton dans la baratte imagent l’acte sexuel. La littérature ajoute à toutes ces allusions des métaphores plus poétiques où l’on retrouve notamment le cœur, icône des sentiments amoureux.
LE JEU DE LA SÉDUCTION
Bien davantage que ses qualités intellectuelles, c’est la beauté physique de la femme qui rend l’homme heureux jusqu’à provoquer une addiction.
La séduction a d’autant plus de succès qu’elle s’accompagne de chansons, de musiques mais aussi de lettres et de cadeaux qui flattent la beauté de l’élue. Si le jeune homme s’aventure jusqu’au baiser final, c’est qu’il promet à la demoiselle aide et fidélité jusqu’à combattre pour elle.
FAIRE L'AMOUR
Les scientifiques distinguent l’homme de la bête à la fois par l’usage de la parole et par sa pratique de l’amour charnel. Parmi les positions sexuelles, la seule tolérée par l’Église est celle dite « naturelle » de l’époux au dessus de sa femme.
Si l’épouse commet l’adultère, elle reçoit une amende ou plus rarement des châtiments corporels. Quant à l’époux, il ne craint rien, ne commettant « qu’un péché spirituel » et non charnel.
JEUX INTERDITS
Condamnés sont les rapts et les viols que seule la prostitution permet de restreindre. Définie comme une hérésie, l’homosexualité est punie… mais évoquée de façon humoristique dans nombre d’images et de marges de manuscrits.
À la fin du Moyen Âge, si l’acte sexuel est encouragé par les médecins afin de repeupler les territoires, son évocation dans les livres sacrés est interdite. Les images de l’enfer, associées au péché de luxure, se multiplient alors qu’au même moment la société se passionne pour les « arts d’aimer », best-sellers de l’époque.
Cette exposition est présentée du 9 avril au 9 novembre 2014,
à la Tour Jean sans Peur, 20, rue Étienne Marcel – 75002 Paris
Tél. 01 40 26 20 28
du mercredi au dimanche
de 13h30 à 18h
ATTENTION
Le contenu de certains textes et images
est susceptible de heurter
la sensibilité d'un public non averti.
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